Voyages de
Jean Lorrain
Les Promeneurs solitaires, 2008
Jean Lorrain est un type ambigüe et difficile à cerner. Décrié par ses pairs pour ses critiques acides et pas toujours justifiées, décrié par d'autre pour son aspect décadent, il est un auteur peu connu du grand public et c'est une erreur.
Voyages est un recueil de ses impressions de voyages en France, en Allemagne, en Belgique, au Maghreb, en Espagne et en Italie. Certains de ses retours sont empreints de préjugés, la plupart sont de vraies sensations fortes et intenses.
Un regard honnête sur cette époque de transition fin XIXème début XXème siècle.
Quelques passages remarquables comme sa visite du Prado qui est un vrai guide de visite et sa présentation de Venise assez judicieuse.
en voici un extrait :
Oui, Venise est bien plus un Palais qu'une ville. Le Palais de la Mer, et la Palais de la Mort, aussi... Et c'est cette mort lente, où la volonté s'enlise, où toute énergie renonce et s'endort dans l'opium énervant d'un passé merveilleux, un passé immuable figé dans un immuable décor, c'est cette mort-là, où l'on s'enfonce au bercement délicieux des gondoles, qui fait toute la volupté de la vie de Venise, une vie de rêve et de silence, hallucinée de glorieux souvenirs, détachée du monde moderne, sublimée, en un mot, d'aristocratie et d'oubli !
ajoutons aussi la supeeeeerbe couverture tirée d'une
Peinture Choisie, ce qui en fait une pièce de collection
Le Carnaval des Génies de
Philip Ségura
Les Promeneurs solitaires, 2008
L'Organisation Mondiale des Démocraties propose à monsieur Gidaz, professeur de philosophie dans un lycée de Grandeville, de participer à une expédition au Gabon après une guerre ethnique. Un arbitre de boxe, un comédien, une guide, un représentant de France-Petroleum, et une femme richissime finançant l'expédition l'accompagnent. L'objectif est d'étudier les organisations politiques adaptées à l'Afrique noire. Monsieur Gidaz est employé pour réaliser un bilan de l'expédition qu'il pense vain.
Après avoir réalisé un voyage au Gabon, Philip Ségura tente dans ce roman, à partir d'événements n'ayant jamais existé, de proposer une critique de la position occidentale face aux problèmes de l'Afrique noire.
Un livre - dont l'aspect politique ne vous a sans doute pas échappé

- qui nous montre le Gabon d'aujourd'hui et le Gabon des traditions.
Un regard critique qui ne manque pas de mordant sur cette société de la Françafrique, du néo-colonialisme et du capitalisme.
Une histoire bien menée qui nous amène à une fin pour le moins surprenante.
Bravo Philip !
