société, société, tu t'laisses aller

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Re: société, société, tu t'laisses aller

Message par Flo »

>>> retour annoncé des farines animales et nouveaux cas de la maladie de Creuzfeld- Jakob

à lire en suivant ce lien, un article inquiétant de Dominique Vialard sorti dans Alternative Santé :
http://cgi.dolist.net/online.asp?l=4403 ... 256e6d8-65





>>> Un papier assez parlant d'Anne-Sophie Mercier sur le transfert ministériel de Nicole Bricq :

Ministre écartée à cause du lobby pétrolier
Le Temps - 27 juin 2012

Nicole Bricq avait toutes les qualités requises pour le poste. Mais sa détermination à vouloir modifier les conditions d’exploitation des forages par les compagnies pétrolières lui a fait perdre le Ministère de l’écologie. Les dessous d’une éviction

Tout avait pourtant très bien commencé. Le 16 mai, en annonçant qu’il confiait à Nicole Bricq le portefeuille de l’Ecologie, Jean-Marc Ayrault faisait ministre une sénatrice estimée de ses pairs pour son sérieux, ancienne strauss-kahnienne ralliée à François Hollande dès 2009 et – ce qui ne gâtait rien – appréciée des milieux de défense de l’environnement pour son combat contre le gaz de schiste. Chargée également du délicat dossier de l’énergie, Nicole Bricq avait une autre vertu: sa position, jugée «équilibrée», sur le nucléaire. Assez ouverte et crédible pour discuter avec les «anti», suffisamment pro-nucléaire pour rassurer un Parti socialiste majoritairement nucléariste.

Ce que François Hollande et Jean-Marc Ayrault, séduits par ces qualités, n’avaient peut-être pas mesuré, c’est la très grande détermination de la ministre à modifier en profondeur le système des forages en France. Nicole Bricq y avait réfléchi, et elle n’en démordait pas: il fallait obtenir davantage de garanties environnementales et un partage de la rente différent avec les compagnies pétrolières, bref, une remise à plat du fameux «Code minier». Le Code minier? Un long texte d’une centaine de pages, extrêmement technique, qui définit ce qu’est une mine, et ce que sont les conditions de son exploitation. A l’image de nombreux experts, Nicole Bricq et son directeur de cabinet, Géraud Guibert, un magistrat de la Cour des comptes très pointu sur les dossiers, fondateur du pôle écologiste du PS, estiment que le code est par trop favorable aux exploitants, tout simplement parce qu’une compagnie qui découvre un gisement est aujourd’hui quasi certaine de l’exploiter. Nicole Bricq, elle, souhaite mettre les compagnies en concurrence pour l’exploitation des gisements. Les forages effectués par Shell en Guyane vont permettre, pense-t-elle, de nouvelles discussions.

Préoccupations contraires

Nicole Bricq n’est pas seule à souhaiter cette modification du Code minier. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, est sur la même longueur d’onde. Les deux ministres déjeunent ensemble au tout début du mois de juin, avec leurs directeurs de cabinet. Ils définissent une ligne commune: la transparence (les permis seront publiés sur le site internet du ministère), une réforme du Code minier et une révision des permis en cours. Les activités de la compagnie Shell en Guyane sont concernées. Ce qui lie les deux ministres dans cette affaire, c’est la certitude que, face aux entreprises, l’Etat n’est pas condamné à sans cesse subir.

Tous deux préviennent Matignon de leurs intentions. Réaction de l’équipe du premier ministre: négociez si vraiment vous le souhaitez, mais sans perturber le climat de confiance avec Shell. Toute l’ambiguïté est là. D’un côté, deux ministres soucieux d’un autre rapport de forces, de l’autre un chef de gouvernement et des élus guyanais ayant constamment en tête la défense de l’emploi et le redressement de l’industrie. Entre Jean-Marc Ayrault et Nicole Bricq, c’est le choc des préoccupations contraires, au moins à ce moment précis, mais aussi de deux tempéraments. Jean-Marc Ayrault n’aime pas les éclats de voix, mais il se heurte à la rugosité de sa ministre, toute à ses convictions. Il y aura deux échanges très tendus entre eux, les 13 et 17 juin.

Shell et le lobby pétrolier ne sont pas restés inactifs. D’un côté, Shell France accepte, par la voix de son président, Patrick Romeo, de faire de substantielles concessions, qu’il synthétise dans un e-mail envoyé au cabinet de Nicole Bricq le 20 juin. En apparence, le document peut faire croire à Nicole Bricq qu’elle a eu finalement gain de cause. En apparence seulement. Car, en coulisse, Shell s’agite. Tout le gratin du petit monde pétrolier ­décroche son téléphone.

En réalité, dès le 19 juin, le sort de Nicole Bricq est scellé. Le jour même, Laurence Parisot se félicite devant l’assemblée permanente du Medef (patronat) des interventions efficaces de son organisation auprès du gouvernement, pour relayer les doléances de Shell. Arnaud Montebourg, qui a su éviter les affrontements avec Jean-Marc Ayrault, ne doit qu’à son poids politique de conserver son poste, estime-t-on dans son entourage.

«Drôle de message»

Pour Nicole Bricq, le choc est violent. Lors de son voyage à Rio, au Sommet de la Terre, elle discute avec le chef de l’Etat, qui ne lui parle de rien. La ministre de l’Ecologie n’apprend le sort qui lui est réservé que vers 17h, par téléphone, le 21 juin, jour du remaniement. Estomaquée, elle demande cinq minutes de réflexion à Jean-Marc Ayrault, puis accepte de prendre le poste de ministre du Commerce extérieur. Dans son malheur, Nicole Bricq a une satisfaction: elle travaillera avec Pierre Moscovici à Bercy, et les deux ministres ont l’un pour l’autre une solide estime.

Delphine Batho prend désormais les rênes du Ministère de l’écologie. La nouvelle ministre peut certes arguer d’une certaine sensibilité sur le sujet, puisqu’elle s’est illustrée par la défense du Marais poitevin, ainsi que par des prises de position anti-OGM répétées. Mais elle n’a pas l’expérience des dossiers de Nicole Bricq. L’affaire laissera suffisamment de traces pour que le très politique sénateur écologiste Jean-Vincent Placé puisse lancer: «C’est quand même un drôle de message.»

Anne-Sophie Mercier
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mister jack
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Message par mister jack »

COMMUNIQUE
Pour la libération de la semence et de l’humus


LA BIODIVERSITE SACRIFIEE SUR L’AUTEL DE LA PRODUCTIVITE
Le 13 juillet 2012, la Cour de Justice de l’Union Européenne a désavoué KOKOPELLI et son avocat général dans l’affaire les opposant à la société des graines BAUMAUX , soutenue par le lobby semencier ( European Seed Association ).

Pourtant, le 19 janvier dernier, l’avocat général avait donné raison à KOKOPELLI, en estimant que l’enregistrement obligatoire de toutes les semences au catalogue officiel était disproportionné et violait les principes de libre exercice de l’activité économique, de non discrimination et de libre circulation des marchandises.

La Cour justifie l’interdiction du commerce des semences de variétés anciennes par l’objectif, jugé « supérieur » d’une « productivité agricole accrue » ! Cela fait 50 ans que cela dure et a déjà amené à perdre 75% de la biodiversité agricole européenne ( estimation de la FAO). Que valent dès lors les directives européennes sur la biodiversité, la pollution de l’eau ? Des cache-misère ?. L’Europe montre plus que jamais sa connivence avec les lobbies pollueurs. L’inscription au catalogue ne vise pas à protéger les consommateurs contre des risques sanitaires ou environnementaux avérés : les semences qui y figurent sont enrobées de pesticides et nous empoisonnent, comme les sols, l’air, l’eau et l’alimentation depuis des décennies.

En Europe, une réforme générale de la législation sur le commerce des semences est en cours. La procédure est placée sous le « parrainage » de l’industrie semencière, qui veut mettre la main sur tout le vivant au plan mondial par un « racket » légalisé ( les semenciers veulent que les semences soient non-reproductibles ). Au détriment de millions de petits paysans, de petits producteurs, de jardiniers passionnés qui conservent les variétés oubliées nécessaires à leur survie et à la biodiversité.

La France, dans ce scandale, joue un rôle particulier. Le ministère de l’agriculture du nouveau gouvernement a envoyé une collaboratrice du GNIS (1), Mme CLEMENT-NISSOU, auprès de la Commission européenne, pour rédiger le projet de loi…Le conflit d’intérêts, évident, ne paraît choquer personne. La gauche, sous les gouvernements de droite, avait déclaré son soutien à KOKOPELLI : qu’elle passe aux actes, et retire son mandat à Mme CLEMENT-BISSOU ! .


L’ETAU SE RESSERRE SUR LA BIODIVERSITE
Tentative de main-mise de l’agrochimie sur notre alimentation par la généralisation des OGM et de la recrudescence de l’utilisation des pesticides… Alors que la biodiversité des sols est menacée, ainsi que les insectes pollinisateurs, les réserves d’eau potable…Que valent les discours et autres « plans » officiels pour préserver la biodiversité ? Quelle agriculture voulons-nous ? Le vivant est-il brevetable ?.

Plus que jamais, KOKOPELLI a besoin du soutien de la population car la Cour demande la cessation de toutes ses activités !. Il n’est pas admissible que le patrimoine semencier passe aux mains d’intérêts privés. Les semences anciennes et nouvelles appartiennent au domaine public et doivent rester librement reproductibles, moyennant des objectifs de qualité et de loyauté dans les échanges commerciaux.

Pour pouvoir répondre à la crise alimentaire mondiale, l’urgence est de mettre fin aux spéculations financières sur le marché des semences comme sur celui des terres agricoles, et de développer l’agro-écologie.



1 - Le GNIS représente les semenciers professionnels en France


Pour aller plus loin : www.kokopelli.frwww.veilleaugrain.org - www.ogm-abeille.org
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Flo
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Re: société, société, tu t'laisses aller

Message par Flo »


argh ! je n'arrive plus à mettre des flash tudieu :-?
bon allez... vieux système, suivez le lien :

> Nos maternités

En décembre 2011, Catherine Ringer chantait pour la maternité des Lilas, aujourd'hui, Catherine Ringer s'engage au niveau national.

"Nos maternités" est une chanson écrite pour défendre toutes les maternités de proximité et le droit à l'IVG.
Bien consciente du problème majeur que génère la politique actuelle de l'ARS, elle interpelle le citoyen sur les dangers de fermeture des maternités de proximité et des centres IVG.
Le 04 février, elle était devant la maternité St Antoine qui a fermé ses portes, au côté du collectif des usagers de la maternité des Lilas dont elle fait partie.
La Seyne sur mer, Les Bluets et bien d'autres maternités sont en danger, il faut leur porter secours!

Son intention avec cette chanson? Donner le courage aux professionnels en province de se battre, leur montrer qu'ils sont soutenus et faire entendre à l'ARS que tout n'est pas permis.
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mister jack
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Re: société, société, tu t'laisses aller

Message par mister jack »

Encore plus dangereux d'être écolo chez nos amis américains que chez nous ! Une "grande démocratie" on vous dit !
On peut aller sur le site de cette candidate : elle s'appelle Jill Stein.

http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/el ... Gag.mailto
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mister jack
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http://www.bioconsomacteurs.org

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OGM : une catastrophe de santé publique ?

Etude scientifique de Gilles-Eric Séralini, film de Jean-Paul Jaud, livres de Marie-Monique Robin et Corinne Lepage... Jamais nous n'avons été aussi informés sur la nocivité des OGM et des pesticides. Et pourtant ! L'étude du professeur Séralini conclut à la toxicité d’un maïs OGM (NK603) tolérant au Roundup et du Roundup lui-même, l’herbicide le plus utilisé au monde. Il fait aussi ressortir que les études et expertises menées pour obtenir une autorisation de mise sur le marché d'un nouvel aliment OGM n'avaient aucune valeur probante. Et saviez-vous que le Roundup dans sa formulation complète n'a jamais été testé ni homologué ?

Alors même que la Russie a suspendu l'importation de maïs génétiquement modifié commercialisé par la firme Monsanto quelques jours après la publication de l'étude du chercheur français, aucune annonce rassurante n'est communiquée à la population européenne ni même par le gouvernement français.

Quant aux conclusions de la mission d'information parlementaire sur les pesticides, rendues publiques le 10 octobre, elles nous confortent dans nos inquiétudes. «Les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués, le suivi des produits après leur mise sur le marché n’est qu’imparfaitement assuré au regard de leurs impacts sanitaires réels, les effets des perturbateurs endocriniens sont mal pris en compte», etc.

En France, la quasi-totalité des importations d’OGM concernent l’alimentation de nos élevages, d’après le JDD du 23 septembre. Chaque année, 4 millions de tonnes de soja transgénique entreraient sur le territoire. Et seuls 20% de nos approvisionnements en soja seraient issus de filières non OGM. Ainsi, au moins 80% des animaux ingèreraient des OGM, ce qui ne figure sur aucun des produits qui en sont issus (produits laitiers, oeufs, viande).

Dans un article de Rue89 du 3 novembre, un agriculteur américain prévient : «Si la France ou l’UE adoptaient les OGM, cela aurait un impact majeur sur les campagnes. Si vous voulez de grandes fermes en monoculture, si vous souhaitez vider les zones rurales de leurs habitants, alors vous adoptez le modèle OGM. C’est cela l’expérience américaine : une agriculture sans agriculteur contrôlée par des entreprises multinationales !»

Pourquoi le gouvernement français ne prend-il pas un moratoire sur l’usage des OGM en France (pour la culture, l’importation, la transformation et l’alimentation), au nom du principe de précaution inscrit dans la charte de l'environnement de la Constitution ? Et pourquoi ne porte t-il pas cet appel au niveau de l'Union européenne ?

Exigeons de la France et de l'UE un moratoire sur l'importation de tous les OGM tolérants au Roundup en particulier du maïs NK 603, ainsi que de l'herbicide Roundup, en attendant que de nouvelles études de longue durée soient menées de manière indépendante et transparente !

Citoyen ou cobaye, à nous de choisir !

PS : Rappelons que la bio nous apporte la solution, puisqu'elle produit des aliments sans OGM et sans pesticides, comme vous pourrez le lire dans la nouvelle édition du livret La bio en questions, à lire et à diffuser!

Claude Jourdren, vice-président de Bio Consom'acteurs


Tous Cobayes, le film: http://touscobayes.tumblr.com/
L'express "OGM: la Russie suspend l'importation de maïs Monsanto": http://www.lexpress.fr/actualite/scienc ... 66565.html
conclusion de la mission parlementaire: http://www.novethic.fr/novethic/ecologi ... 138568.jsp
JDD du 23 septembre: http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/O ... nne-559388
rue 89 du 3 novembre: http://www.rue89.com/rue89-planete/2012 ... ogm-236753
La bio en questions: http://www.bioconsomacteurs.org/associa ... -questions
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mister jack
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Notre-Dame-des-Landes : un projet de 1967 pour répondre aux défis de notre temps
Griffonné par Pierre Deruelle le nov 24, 2012

http://www.pierrederuelle.com/notre-dam ... tre-temps/


Bon, c’en est assez. Moi ça me fait peine. Beaucoup trop de contre-vérités sont énoncées quotidiennement sur l’affaire d’Aéroport Grand-Ouest, appelé vulgairement NDDL par les supporters de la bande de squatteurs basanés polygames crypto-anarchistes néo-staliniens qui ne se lavent même pas tous les jours. Il est peut-être temps de prendre UN PEU de hauteur, de dépassionner le débat, et de ramener UN PEU de sérieux sur ce sujet de haute voltige.

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Un peu d’histoire(s)

Le site de Notre-Dame-Des-Landes fut choisi en 1967 (selon les normes européennes environnementales et de préservation de la biodiversité qui devaient à l’époque déjà probablement être les mêmes qu’aujourd’hui) par le Service technique des bases aériennes, puis validé en 1970 par le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire pour remplacer le “déjà” actuel aéroport de “Nantes Atlantique” notamment pour y développer le fret, et aussi un peu pour pouvoir accueillir fièrement le tout nouveau Concorde. Mais si, vous savez, cet avion qui a eu un petit souci le 25 juillet 2000, tuant 113 personnes, et qui ressemblait à un burn-out de cigogne sous extasy avec une paire de Ray-Ban.

S’il semble aujourd’hui – mais je m’avance un peu peut-être – que le projet n’accueillera finalement pas le Concorde, dès mai 1967, les autochtones du crû les plus civilisés pouvaient déchiffrer dans la presse locale avec leurs quelques rudiments de langue française que “La métropole Nantes-Saint Nazaire pourrait devenir le Rotterdam aérien de l’Europe par la création d’un aéroport international de fret au nord de la Loire”. Les hommes politiques et leurs experts avaient parlé. Et tout le monde sait ça, ils tiennent toujours leurs promesses.

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En 1971, une vague histoire de choc pétrolier mit semble-t-il un peu de sable d’embargo de pays arabes de l’OPEP dans le moteur du projet de nouvel Aéroport à Notre-Dame-Des-Landes. Enfin, comme ces problèmes de pétrole sont définitivement derrière nous, ne vous inquiétez pas, l’histoire peut reprendre son cours.

Après ces quelques années de trafic stagnant, dans les années 80 la CCI qui gérait Nantes Atlantique posa la question totalement saugrenue de construire une nouvelle piste perpendiculaire à l’existante, qui eu permis aux avions de ne plus survoler Nantes. C’était sans compter sur l’avis du Conseil général de l’époque qui considéra qu’importaient peu trajectoires rectilignes, sens des vents dominants, et beaucoup moins de nuisances sonores sur la population : “Faisons au plus simple, de toutes façons, après, il y aura Notre Dame des Landes”.

La solution retenue par les experts fut donc de prolonger la piste existante, très mal orientée selon les pilotes et par voie de conséquence selon les riverains qui ne comprennent décidément rien aux expertises des experts agrées par des hommes politiques experts dans l’art d’agréer les experts des expertises.

Les même experts de prévisions de trafic de l’époque annonçaient donc entre 5 et 9 millions de passagers pour l’an 2000, et comme vous l’avez compris puisqu’ils ne se trompent jamais, l’aéroport de Nantes Atlantique en accueille aujourd’hui 3,2 millions par an.

Heureusement, en 2000, sous le gouvernement Jospin, parce qu’on peut être de gauche et moderne, le projet ressortit enfin des cartons.

Mieux qu’un aéroport de fret, un aéroport international ! Il remplacerait partiellement l’existant restant en fonctionnement pour la société Airbus, qui heureusement pour les riverains ne fait jamais décoller d’avion. Quel rêve merveilleux pour les hommes politiques locaux de s’imaginer accueillir à bras fiscaux ouverts les hommes d’affaires du monde entier apportant la croissance et la mondialisation dans leurs valises en descendant de gros aéronefs sur deux pistes neuves ! Et quel argumentaire économique merveilleux pour un programme de réélection à un mandat local ! Faire décoller et atterrir des avions c’est un peu magique non, vous ne trouvez-pas ?



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L’actuel aéroport de Nantes Atlantique .
La France compte plus de 156 aéroports, contre 44 en Allemagne et 43 en Grande-Bretagne. S’il faut bien qu’on les batte sur quelque chose, c’est fait.

L’aéroport actuel de Nantes-Atlantique s’étend sur 320 hectares. Sa piste mesure 2.900 mètres par 45 mètres, et a été bétonnée en 1939, parce que l’herbe, c’est quand même plus pratique pour jouer au golf que pour faire atterrir mamie qui rentre des Seychelles. Cette piste permettrait d’absorber 35 avions par heure, même s’il n’y en a que 10 à 12 actuellement, mais c’est un argument de gauchiste en tongs pas rasé.

Le décret n° 2001-705 du 31/07/2001 a inscrit l’aéroport de Nantes Atlantique parmi ceux sur lesquels l’Autorité de Contrôle des Nuisances Sonores Aéroportuaires (ACNUSA) a des compétences élargies (10 aéroports en France). Traduction : il casse les oreilles à 42 000 personnes, mais comme le nouvel aéroport va arriver, on ne va surtout pas construire une nouvelle piste orientée correctement, ni même régler les questions de gestion du trafic aérien.

Forcément, il a toujours un collectif de crypto-anarchistes pilotes de lignes doutant de la pertinence du projet de Notre-Dame-des-Landes pour affirmer que “30 % des avions qui survolent le centre-ville pourraient l’éviter en passant par le sud de l’agglomération”. Comment croire Thierry Masson, cet officier-pilote de ligne de 50 ans basé à Nantes qui a tout du conspirationniste notoire quand il déclare : “Deux tiers du trafic transitent par le sud-est de l’agglomération. J’aimerais bien savoir pourquoi, en arrivant de Limoges, de Poitiers ou de Bordeaux, il faut faire un détour par le nord-est de l’agglomération et survoler le centre de Nantes”

Par sa superficie, Nantes-Atlantique a déjà la dimension d’un aéroport international.

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En 2011, pour 60 800 mouvements (les décollages/atterrissages sont un peu les pompes/abdos du contrôleur aérien) l’aéroport à reçu 3,2 millions de passagers.

Sa surface est plus grande que celle de l’aéroport de Londres-Gatwick, qui, par comparaison, assure 280 000 mouvements par an et reçoit 31 millions de passagers, et quasi-égale à celle de l’aéroport de San Diego, en Californie (USA) qui voit passer annuellement 223 000 mouvements et achemine 17 millions de passagers. L’aéroport de Genève, qui ne possède qu’une seule piste, accueille 10 millions de passagers par an, 170 000 mouvements d’avions, et occupe 340 hectares.

En fait, ce qui sature un aéroport ce n’est pas le nombre de passagers mais bien évidemment le nombre de décollages/atterrissages, et sur ce point Nantes Atlantique est passé de 54 858 mouvement en 2007 à 60 800 mouvements en 2011. En suivant cette courbe, Nantes Atlantique devrait atteindre les 200 000 mouvements en 2750 après la troisième apocalypse, quand Nantes sera devenue la capitale du monde.

Du coup, Nantes-Atlantique a reçu le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen, ce qui est donc une excellente raison pour en construire un nouveau.

Cerise on the cup-cake, il y a donc une usine Airbus en bordure de la piste de Nantes-Atlantique qui emploie 2300 salariés à la fabrication notamment des radômes (extrémités avant des avions) et des caissons centraux de voilure de toute la gamme Airbus, pièces qui partent pour assemblage à bord du Beluga, l’avion-cargo d’Airbus. Que se passera-t-il pour Airbus si Nantes-Atlantique ferme ? Airbus ne va quand-même pas délocaliser sa production ? La piste sera donc privatisée pour son bénéfice ? A moins – idée lumineuse – qu’on refile l’un des aéroports européens les mieux notés aux bons soins de Vinci, qui saura bien en faire quelqu’usage rentable : les bâtiments de l’aéroport seront peut-être transformés en skate-park, en agence Pôle-Emploi, ou en crèche pour les futurs pilotes de ligne.
“Un aéroport qui réponde aux défis de notre temps”
[Jean-Marc Ayrault]
Suite à une enquête publique conclue fin 2006, la Commission d’enquête remit en avril 2007 un rapport au préfet de la région Pays de la Loire.

C’est monsieur Bernard Boucault qui était le préfet en poste à l’époque à la préfecture de la région Pays de la Loire. Il avait à peine eu le temps de lire le rapport et de reconnaître le projet d’utilité publique qu’il fut nommé en juin 2007 directeur de l’ENA, jusqu’à 30 mai 2012 où il fut nommé au poste de préfet de police de Paris. Comme quoi même faire les grandes écoles n’empêche pas de finir au poste.

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C’est monsieur Bernard Hagelsteen qui lui succèda le 20 juin 2007 au poste de préfet de la région Pays de la Loire et préfet de la Loire-Atlantique. Une carrière à talonnettes que celle de monsieur Bernard Hagelsteen : en 1984 il devint secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine, puis obtint entre 1989 et 1992 le poste de directeur de la police générale à la préfecture de police de Paris, et plus récemment celui de secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance. Proche collaborateur du ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Nicolas Sarkozy, Bernard Hagelsteen avait eu pour tâche de préparer et de défendre la loi sur la prévention de la délinquance, promulguée en mars 2007.

Un mois après l’élection de Nicolas, Sarkozy, il était donc nommé au poste de préfet de la région Pays de la Loire et préfet de la Loire-Atlantique, et héritait donc du dossier du décret d’utilité publique de l’aéroport.

Ce fameux décret d’utilité publique est finalement publié le 10 février 2008, suite à une enquête publique dans laquelle 80 % des contributions faites aux sept enquêteurs étaient opposées au projet. Mais comme on arrête pas le progrès, l’enquête s’est quand même avérée positive pour déclarer une DUP même si sur les sept enquêteurs qui ont fait le travail, deux ont abandonné leur position avant la fin de la commission d’enquête.

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Et puisque la mode était à un truc médiatique appelé Grenelle de l’environnement, le décret comportait la réserve que cet aéroport soit de haute qualité environnementale (norme HQE

Contesté par la suite devant le Conseil d’Etat, ce décret sera confirmé en 2009 et en 2010.

L’esprit mal tourné pourra s’indigner de ce que la présidente de la section des travaux publics au Conseil d’Etat fut Madame Marie Dominique Monfraix, épouse du préfet Bernard Hagelsteen en charge du décret en question, alors qu’il s’agit bien évidemment du fruit du hasard. Un hasard qui valait bien que Madame Monfraix-Hagelsteen fut élevée au grade de Commandeur de la Légion d’honneur le 13 Juillet 2009, ce qui n’a strictement rien à voir, nous ne salirons pas ici la mémoire une femme irréprochable, décédée depuis.

Le hasard total également si son époux désormais veuf monsieur Bernard Hagelsteen a pris sa retraite le 1er décembre 2011 pour devenir non pas conseiller à la Cour des comptes comme il l’avait annoncé initialement, mais conseiller auprès du DG de Vinci Autoroutes, puis responsable des péages pour ASF, filiale de Vinci. Vinci en charge du projet du nouvel aéroport. Tout ne peut pas être dramatique, le hasard fait parfois bien les choses, n’en déplaise à la loi dite de pantouflage concernant les représentants de l’état.

Les scénarios d’optimisation de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique n’ont pas été posés, les solutions alternatives n’ont pas été étudiées : aucun intérêt, puisqu’on fait l’aéroport Grand-Ouest de NDDL. Quand au Grenelle de l’environnement, qui préconisait l’étude de solutions alternatives pour les projets à fort impact environnemental, c’est de toute façon aujourd’hui un truc complètement dépassé, d’ailleurs on en parle même plus à la télévision. J’en ai discuté avec un lobbyste du bétonnage pas cher, on vous jure mordicus que la norme HQE ça sert à rien.

Alors certains viendront braire que la vraie motivation pour ce projet en 2000 a été de faciliter une opération de rénovation urbaine importante dont une partie se situait dans le périmètre des nuisances sonores de l’actuel aéroport. Et vont s’imaginer que pour ne pas s’embarrasser de contraintes d’insonorisation trop fortes, on préfère se débarrasser de l’aéroport et en construire un nouveau.

Et pourquoi pas aussi fantasmer sur les soit-disant appétits économiques des soit-disant lobbies du BTP, tout ça parce que les Président et Directeur général de VINCI ont pu faire ensemble quelques voyages au Cambodge avec monsieur Thierry Mariani.

Écoutez plutôt Jean-Marc Ayrault, un homme qui a eu une vision prophétique de la magnificence de Nantes et lui souhaite “un aéroport qui réponde aux défis de notre temps”. Mais si, vous savez, Jean-Marc Ayrault, l’homme qui a réussi à rendre François Fillon charismatique : ancien maire PS de Nantes depuis 1989, ancien député, ancien président du groupe socialiste, il est aujourd’hui conseiller municipal de Nantes, conseiller communautaire de Nantes Métropole (qui participe au financement du projet) , et accessoirement semble-t-il 1er ministre.

Nantes-sur-Ayrault la sublime, nouvelle capitale française : Pensez-donc, avec 1 650 hectares cet aéroport de Notre Dame des Landes sera donc plus grand que celui de Roissy Charles de Gaulle qui accueille, lui, sur 1 400 hectares, 540 000 mouvements d’avions et 55 millions de passagers par an. Si avec ça Nantes-sur-Ayrault ne devient pas Nantes-sur-Ayrault-la-magnifique …

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Veni, Vidi, Vinci
Donc, le 30 décembre 2010, Thierry Mariani, secrétaire d’Etat chargé des transports, a paraphé le contrat de concession du nouvel aéroport Grand-Ouest. Signé par la société concessionnaire des aéroports du Grand Ouest, filiale de VINCI Concessions (85 %), en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes (10%) et Entreprise de Travaux Publics de l’Ouest (ETPO – CIFE) (5 %), il est entré en vigueur le 1er janvier 2011.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Vinci a obtenu la reprise de l’exploitation des aéroports de Nantes-Atlantique et de Saint-Nazaire Montoir, en plus de la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance du nouvel aéroport du Grand Ouest Notre-Dame des Landes pour une durée de 55 ans.

Ce projet ultra-moderne déposé par Vinci présente deux pistes de 2.700 et 2.900 mètres : trop courtes pour y faire atterrir des A 380, mais comme les gros porteurs ne sont pas trop à la mode, on s’en dénoyaute la cerise. Puisqu’on vous dit que c’est ultra-moderne. Faut suivre un peu.

Deux pistes pour 4 millions de passagers. Une bande de sauvages autochtones qui vit là-bas, l’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes) soutient qu’il n’existe aucune règle européenne allant dans ce sens. Peut-être, mais qu’est-ce qui leur dit que demain on ne va pas construire 8 pistes supplémentaires à Roissy, avec 60 millions de passagers sur 4 pistes ? Le bon sens n’est pas toujours près de chez vous, vous diront les experts.

Le projet devrait coûter 561 millions d’euros (aucun budget de dépassement n’a été prévu vu que ça n’arrive jamais sur des gros chantiers), ce qui heureusement en période de crise est une somme tout à fait modeste parfaitement employée. Ce n’est pas comme si avec 561 millions d’euros on pouvait créer des logements, financer des projets écologiques, faire de la recherche… Une paille donc, mais dans l’oeil.

La répartition de l’enveloppe globale s’établit comme suit :
Vinci apporte autour de 310 M€ des 441 M€ évalués pour la réalisation de la plateforme aéroportuaire qui se répartit comme tel :
- 100 millions d’euros c’est le résultat du bénéfice fait sur Nantes Atlantique entre 2010 et 2017 (sic!)
- 100 millions d’euros empruntés sur les marchés financiers cautionnés par les collectivités locales, noir sur blanc dans le cahier des charges (re-sic!)
- 100 millions d’euros des actionnaires de Vinci avec un rendement annuel de 12 % imposé.(re-re-sic!)

L’Etat (130,5 M€) et les collectivités publiques (115,5 M€) se sont engagés sur une contribution publique totale de 246 M€, financement partagé au travers d’un syndicat mixte comprenant :
- Les Conseils régionaux des Pays de la Loire (40,4 M€) et de Bretagne (28,9 M€),
- Le Conseil général de Loire-Atlantique (23,1 M€)
- Nantes Métropole (17,9 M€)
- La communauté d’agglomération de Saint-Nazaire (2,9 M€) et celle de La Baule-presqu’île de Guérande (2,3 M€)

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On rappellera tout de même que lors du débat public de 2002-2003, le baril de pétrole (brent) était entre 30 et 40 dollars. Aujourd’hui c’est plutôt autour de 100 dollars le baril, mais ça n’a évidemment aucune sorte d’importance.

Cinq enquêtes publiques se sont déroulées du 21 juin au 7 août 2012. Quelque 400 contributions ont été déposées ou envoyées aux commissaires enquêteurs, et certains viendront chicaner sur “la précipitation à organiser l’enquête pendant l’été, avant l’entrée en application de la réforme des enquêtes publiques, ce qui a permis à l’Etat d’organiser la procédure conformément à l’ancienne règle, alors que la nouvelle aurait permis une instruction plus longue”.

Il y aura bien des pisse-froid pour venir arguer également que les centaines d’hectares requis pour le nouvel aéroport sont des zones humides, en tête de deux bassins versants, que leur artificialisation est contraire aux dispositions du SDAGE Loire Bretagne.
Que normalement ce projet ne peut satisfaire aux exigences de la loi sur l’eau, mais heureusement l’Etat et Vinci proposent une solution, dite loi-du-contournement-de-la-loi, qui permettrait de passer outre : le concessionnaire Vinci-Aéroport du Grand Ouest aurait recourt à des « unités de compensation zones humides » calculées selon des coefficients de 0,25 à 2 pour évaluer l’intensité de la réponse compensatoire des mesures.

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Bon ok, c’est un peu violer la loi française et la directive européenne cadre sur l’eau, parce que normalement une zone humide détruite doit être compensée par deux hectares construits sur le même bassin versant, or ici toute la zone du projet et ses alentours sont classés en zones humides. D’accord, il n’est pas donc pas possible de compenser, l’approche retenue par AGO en termes de fonctionnalités n’est pas viable, mais bon puisqu’on vous dit que tout ça c’est pour le développement économique. L’état a bien le droit de contredire ses propres directives, sans compter qu’en 2012, on s’en fout de l’eau, après tout.

Les indemnités proposées aux propriétaires qui sont priés de dégager illico de la zone avant l’arrivée des pelleteuses sont de 16 centimes par m². Quand on sait que l’un d’eux a par exemple acheté son terrain 24 centimes par m² en 1977, ça laisse rêveur.

Il paraîtrait aussi que le marché des émissions de CO², qui renchérit le coût de l’aviation, a été omis dans les études. Comme ces trucs de CO² sont encore de lubies de baba-cools avec des fleurs sur leurs sandales en cuir, on en tiendra évidemment pas compte.

D’autres empêcheurs de bétonner en rond viendront pérorer que la concurrence du TGV n’a pas été prise en compte. Mais qui prend encore le TGV entre Nantes et Paris de nos jours ?
Et comme si la nouvelle liaison TGV Rennes-Paris prévue pour 2020-2025 allait inciter beaucoup de Rennais à prendre l’avion à Paris plutôt qu’à Notre-Dame-des-Landes. N’importe quoi.

D’autres encore vous expliquerons que la construction du tram/train depuis Nantes, estimée à 150 millions d’euros, n’est pas prise en compte dans le projet, alors que ses effets sont inclus dans le calcul de bénéfices pour la société Vinci. C’est juste parce qu’ils ne savent pas anticiper sur les bénéfices que réalise le privé à partir des investissements des deniers publics. En attendant, vous viendrez à l’aéroport en voiture et vous paierez le parking, à Vinci bien sûr, qui a obtenu le passage dans le projet de 7 000 à 11 000 places de parking tandis que les pistes ont été revues à la baisse faute de moyens.

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En terme d’emploi, de drôles de sbires contestent l’étude estimant que 1000 emplois sont crées par million de passagers tout ça parce qu’elle se base sur les statistiques des trois grands hubs internationaux qui comptent également le fret, alors qu’en France, pour les aéroport régionaux la norme est de 256 emplois par million de passagers. Les gens sont vraiment tatillons quand il s’agit de leur boulot, s’en devient pénible.

A contrario, l’étude de Déclaration d’Utilité Publique nous explique – c’est un ravissement sans égal quand on fait de la politique – que l’aéroport Grand-Ouest de Notre-Dame-des-landes rapportera entre 600 et 700 millions d’euros à la collectivité. N’en déplaise à l’étude du cabinet CE-Delft de 2011.

D’ailleurs qui s’intéresse à l’avis d’un cabinet hollandais, organisme indépendant de recherche et de conseil spécialisé dans les solutions innovantes aux questions environnementale, qui alerte sur les risques d’un déficit entre 90 millions et 600 millions d’euros selon les scénarios, et auteur il y a quelques années d’un rapport ayant contribué à l’abandon de l’extension de l’aéroport d’Heathrow à Londres ? Surtout quand il conclue que l’optimisation de Nantes-Atlantique apparaît plus génératrice de richesses pour la France que la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Franchement, on s’en fout un peu, qui va aller tenir compte de ça, sérieusement ?

Certainement pas Vinci, qui nous propose un monde merveilleux à Notre-Dame des landes :

De 4 millions de passagers à la mise en service, le trafic (actuellement 3,2 millions par an à Nantes-Atlantique) passera à “9 millions de passagers par an d’ici 2065” (ils sont aussi fins démographes). C’est promis. Vinci réduira aussi “la consommation d’énergie par 3 par passager”. Vinci utilisera des “techniques de construction innovantes pour l’ensemble du chantier”. Vinci aura un “bilan carbone positif sur la durée du projet en intégrant la construction”. Vinci est tellement balèze qu’à l’extérieur, “les jardins diffuseront les parfums spécifiques des essences locales” (si si, c’est dans le projet). Comment ne pas être émerveillé par l’odeur de la nature en patch ? Encore un peu de forcing et les agriculteurs du coin pourront même peut-être négocier des horaires de diffusion des odeurs de bouse de vache, ça leur rappellera le bon vieux temps.

Libérer des terrains de l’aéroport Nantes-Atlantique, dans cette partie sud-ouest de l’agglomération répond surtout à une logique d’aménagement global (en fait l’aéroport nous emmerde un peu dans nos projets) : “Selon l’Insee”, répète le commandeur Jean-Marc Ayrault, “Nantes accueillera 150 000 habitants supplémentaires d’ici 2030”. En urbanisme, on appelle ça régler le problème par le vide. En politique et nombre de voix, on appelle ça régler le problème par le plein.

Et qui vient d’obtenir la concession de cinq aéroports de l’Ouest, et aura le droit de construire de nouveaux quartiers sur les terrains libérés par l’ancien aéroport de Nantes Atlantique ?
Vinci, bien sûr. (Vous aviez deviné ? vous avez gagné le droit de financer le projet NDDL).

Décidément, nos politiques sont des génies, mais les gens de chez Vinci, ils sont vraiment trop forts.

PS : On me dit que sur place, le dialogue bat son plein, emmené par un Manuel Valls grand amateur de débats démocratiques. Vous pouvez donc dormir sur vos deux oreilles, en comptant les avions.

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Ressources :
Étude du CE-Delft pour le CEDPA
Enquêtes DUP et compatibilité des PLU (pdf)
VINCI : Concession du nouvel aéroport de la région nantaise : Dossier de presse
Reporterre : « A Nantes, des tritons, pas des avions ! »
Sud-Ouest : « Aéroport de Nantes : Notre-Dame-des-Landes, les clés pour comprendre »
Rue89 Planète : « L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, projet inutile ou mégalo ? »
Le site officiel du projet : http://aeroport-grandouest.fr
L’ACIPA : Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes et notamment la documentation
le Cedpa, regroupant écologistes, Front de Gauche, NPA, MoDem, une moitié de locaux, une moitié de nationaux
La pétition : http://www.aeroport-nonmerci.fr/
Bastamag : Ces aéroports qui coûtent cher et ne servent presque à rien
Aéroports allemands : http://www.informationen-reise.de/flugh ... utschland/
Aéroports français : http://www.aeroport.fr/
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Mariage pour tous : l’enseignement catholique viole la loi, qu’on lui coupe les subventions publiques !

Dans une lettre aux chefs d’établissements des 8300 établissements privés sous contrats avec l’État, Éric De Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique, appelle ces derniers à prendre en décembre des initiatives « pédagogiques » contre le projet de loi sur le « mariage pour tous ».

Le lobby clérical va donc sans vergogne instrumentaliser les élèves qui lui sont confiés dans un débat qui ne le regarde pas ! Derrière la tartufferie des formules, il appelle en fait à soutenir matériellement une mobilisation politicienne contre le gouvernement, rêvant sans doute de rééditer l’opération de 1984 contre la loi Savary.

L’UFAL tient à rappeler deux principes essentiels qui animent son combat laïque : la séparation des églises et de l’État, et la contestation du financement public de l’enseignement privé.

La liberté de conscience et le principe de séparation interdisent à tout organisme cultuel d’intervenir dans la sphère publique.

La loi de séparation du 9 décembre 1905, en proclamant que « la République ne reconnaît (…) aucun culte » a mis fin à la qualité d’établissements publics des cultes. Ni l’épiscopat, chargé de l’organisation du libre exercice du culte catholique, ni le secrétariat général de l’enseignement catholique, chargé d’organiser ledit enseignement dans le cadre de son « caractère propre » religieux, n’ont la moindre qualité à intervenir en la matière. Le débat concerne en effet, non le mariage religieux, mais le mariage civil, c’est-à-dire la « sphère publique » dont les organismes religieux sont par définition exclus.

Bien évidemment, les catholiques, comme tous les autres citoyens, voire « l’église », au sens de « la communauté des croyants », sont parfaitement libres de s’exprimer. Mais leurs points de vue sont forcément contradictoires, et une grande partie d’entre eux n’est pas prête à soutenir l’opération politicienne de la droite. Nul organisme religieux ne peut prétendre « représenter » les citoyens. La liberté de conscience assurée par la République fait de chaque individu le seul détenteur de ses choix.

L’enseignement catholique viole ses obligations contractuelles : qu’il soit mis fin à son financement !

Depuis la loi Debré de 1959, et la loi Guermeur de 1977, l’enseignement scolaire en France repose sur un système dual : d’un côté, l’école publique, gérée et financée par l’État, de l’autre, les écoles privées, dont la majorité se réclament d’un caractère confessionnel.

Parmi ces écoles privées, une faible partie dépend des seuls financements privés. La plupart bénéficient de « contrats » (simples, ou « d’association » au service public) leur permettant de faire rémunérer leurs enseignants par l’État, et de bénéficier de subventions des collectivités locales.

Certes, le Conseil Constitutionnel a, en 1977, inventé le principe du « respect du caractère propre des établissements privés sous contrat ». Mais les limites en ont été clairement énoncées : respect de la liberté de conscience, et obligation aux maîtres d’observer un devoir de réserve.

Aucune de ces obligations n’est respectée en l’espèce, par l’intrusion cléricale de l’enseignement catholique dans un débat qui ne concerne que les lois de la République, laquelle le finance pourtant, grâce à la complaisance de la droite, depuis 1959.

Puisque l’enseignement catholique mord la mamelle qui le nourrit, l’UFAL appelle le ministre à prendre acte de cette rupture unilatérale des contrats, et à la faire constater par le juge. Elle appelle les collectivités locales à mettre fin au subventionnement des écoles privées qui suivraient les consignes politiciennes de M. De Labarre.

L’UFAL, héritière des engagements laïques du Serment de Vincennes de 1960 (contre la loi Debré), estime que la République a ainsi l’occasion de revenir sur les lois anti-laïques permettant le financement de l’enseignement confessionnel.

par Charles Arambourou
Responsable de la commission Laïcité de l'UFAL


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Message par Flo »

La Manif pour TOUS, mais pour QUI... ?

Localement, lors d'un débat organisé par le magazine TYPO entre un prêtre de la paroisse du centre ville de Chalon sur Saône et un militant de la Ligue des Droits de l'Homme, nous avons été étonné de voir le prêtre prôner les lois progressistes en faveur des homosexuels tout en s'opposant au droit à l'adoption, à la filiation et au mariage pour ces mêmes personnes.

Il a d'ailleurs précisé que la Manif pour TOUS, à laquelle il a participé, était aconfessionnelle et apolitique : était-il utile que ce citoyen vienne en col romain ?
Et pourtant, parmi les manifestants du 13 janvier 2013, nous pouvions retrouver :
- l'Institut CIVITAS se réclamant du nationalisme catholique,
-Alliance VITA association créée par Christine BOUTIN, se mobilisant notamment contre l'avortement.

Samedi 2 février, les opposants au projet de loi du mariage pour tous organisent à nouveau des rassemblements en région et il y en un notamment prévu sur la Place de l'Hôtel de Ville de Chalon. Le seul communiqué appelant au rassemblement émanait du Front National Jeunesse local : toujours apolitique la Manif pour TOUS ? Mais pour qui ?
Ils défendent aujourd'hui comme hier le modèle de la famille patriarcale par lequel ils veulent assurer leur propre pouvoir en obtenant une législation conforme aux décisions de l'église et à la morale chrétienne, face à eux le Planning Familial se positionne comme défenseur de la LAÏCITÉ et des valeurs républicaines.

Ils avancent masqués, mettant en avant la défense de l'enfant : Mais quel danger court -il quand il est accueilli dans un projet d'amour par une famille responsable qu'elle soit hétéro ou homo? Ce qui est problématique, c'est l'instrumentalisation des enfants dans leur argumentaire. Frigide BARJOT, leur égérie, profite qu'il est impossible pour un enfant de se rebeller politiquement contre le discours des adultes, ce qui leur permet allègrement d'ailleurs de se dédouaner de toute homophobie, mais prône la prudence à l'encontre des enfants qui seraient potentiellement discriminés voir même en danger au sein d'une famille homoparentale, tout en travaillant une image moderne et branchée en défilant au son de la techno et en déployant des banderoles sur les ponts de Paris à la manière de Greenpeace...

Leur défense de la famille patriarcale s'appuie sur le fantasme d' une famille "naturelle", notion sans réalité : où et quand a-t-elle existé ?
Par ce retour à un état soi-disant naturel leur véritable objectif est comme toujours de remettre en question les acquis du féminisme (contraception, IVG).
Alors, nous trouvons la coïncidence curieuse et pour certains probablement fort heureuse entre la redécouverte d'effets secondaires de médicaments à visée contraceptive et le mouvement revendicatif d'égalité des droits. Les amalgames, manipulations, omissions de toutes sortes n'ont pour seul effet que de détourner la population de la contraception en créant méfiance et peur à l'égard de produits qui ont plus fait pour l'émancipation des femmes en cinquante ans que les dix mille ans de loi morales ou sociales durant lesquelles celles ci ont été sacrifiées au dogme du "naturel". A l'évidence ces idéologies nostalgiques agitent comme un épouvantail ces accidents médicaux connus depuis longtemps, justifiant leur combat rétrograde et liberticide.

Garantir à toutes et tous l’accès aux mêmes droits, à l’information (les femmes sont suffisamment intelligentes pour décider par elles mêmes d'un choix contraceptif, si elles ont TOUTES les informations), à toutes les méthodes de contraception et à l’avortement, est un combat universel !
En défendant l’idée que chacunE a, en soi, la capacité pour accéder a son autonomie, à condition d’avoir accès aux informations et aux moyens nécessaires à cette démarche.

Droit à l’information et droit de choisir vont ensemble !
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Message par Flo »

Alsace-Moselle : le Conseil constitutionnel constitutionnalise à la fois la laïcité et les “statuts locaux” contraires à la laïcité !
Par Charles Arambourou
Vendredi 1 mars 2013


Le Conseil Constitutionnel1 avait à répondre à la question : la rémunération par l’Etat des pasteurs en Alsace-Moselle est-elle conforme à la Constitution ? Au-delà des articles organiques des cultes protestants (loi bonapartiste du 18 germinal an X), c’est bien le « statut local des cultes » qui était concerné (dont le Concordat avec l’église catholique). Contre toute logique, y compris juridique, les « sages » proclamés ont répondu « oui », au terme d’un raisonnement ahurissant, tout en précisant la portée du principe constitutionnel de laïcité. Une épine de moins dans le pied du Président de la République ?

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Message par mister jack »

Exposition des riverains et des salariés viticoles aux pesticides
Résultat de notre enquête

Le 19 février Générations futures a rendu public son enquête sur la présence de résidus de pesticides dans les cheveux des salariés viticoles et des riverains des vignes. Si vous n'avez pas eu l'occasion de lire les informations dessus vous trouverez ci-dessous le résumé de l'enquête.

Cette enquête n'est qu'une première étape. Comme le souligne - dans le quotidien Sud Ouest de ce jour - le docteur Annie Sasco (Inserm Bordeaux), spécialiste du cancer, « l'intérêt de ce travail est de poser la question de l'exposition aux pesticides, y compris pour ceux qui ne font pas l'épandage. Cela mérite de faire des études scientifiques de validation. » Nous espérons que cela se fasse et nous comptons poursuivre notre action en ce sens. Vous en serez plus dans les mois qui viennent.


Contexte Général.
La France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides (NODU) a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2.7% (1) et les professionnels, comme les amateurs ou les consommateurs, sont toujours exposés à des substances pouvant être perturbatrices du systèmes endocrinien, des neurotoxiques ou encore des cancérigènes possibles. Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).

L’enquête APAChe.
Forts de ces éléments, Générations Futures et Marie-Lys Bibeyran, une salariée agricole, ont décidé de mener une enquête dont l’objectif était de répondre à la question « Est-ce que les salariés viticoles, qui ne pulvérisent pas les pesticides, mais travaillent dans les vignes et les riverains des vignes sont contaminés par les pesticides viticoles ? ». Ainsi, entre mi-octobre et mi-novembre 2012, ils ont prélevé et fait analyser par le laboratoire Kudzu Science les mèches de cheveux de 25 personnes (15 salariés viticoles du bordelais, 10 non-salariés viticoles dont 5 riverains des vignes du bordelais et 5 « témoins » vivants loin des vignes) afin de mettre en lumière la présence ou non de résidus de pesticides viticoles.

Des résultats préoccupants.
Les résultats (2) ont permis de mettre en évidence ce que l’on pouvait craindre:

11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin de vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0.6) !
4 des 15 salariés viticoles présentent 10 pesticides différents !
5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les non-professionnels de la vigne habitants près des vignes que ceux habitant loin des vignes (3 résidus de pesticides en moyenne trouvés chez les premiers contre 0,6 pour les seconds).
74 % des pesticides actuellement autorisés sur vigne de la liste, établie pour l’enquête, et recherchés ont été retrouvés au moins une fois chez les personnes testées !
Un produit interdit, le diuron, a été retrouvé chez un professionnel.
Plus de 45% des molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA !
Plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE).
« A l’heure où va s’ouvrir le Salon International de l’Agriculture, ces résultats montrent clairement que l’exposition des travailleurs agricoles à des pesticides dangereux est importante, même si ceux-ci non pas manipulé les produits. Ce rapport montre également que le simple fait de vivre à proximité de zones cultivées, moins de 250 mètres, ce qui est sans doute le lot de millions de familles françaises, augmente votre exposition. » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Il est indispensable de reconnaître le scandale sanitaire des pesticides en France, on ne peut plus être à la fois malade et être ignoré en tant que victime, c’est une double peine inacceptable ! Il faut interdire les pesticides sur lesquels planent les soupçons de cancérogénicité et sans délai d’écoulement des stocks !» ajoute ML Bibeyran.

« Nos concitoyens auront l’occasion de demander, à nos côtés, la mise en place rapide de toutes ces mesures lors de la prochaine édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides (3) qui aura lieu du 20 au 30 mars prochains dans toute la France, en Afrique ou encore dans d’autres pays européens de plus en plus nombreux. » conclut N. Lauverjat, chargée de mission à Générations Futures.


**************************************************************

[1] NOTE DE SUIVI – Groupe Indicateurs du plan Ecophyto Tendances de 2008 à 2011 du recours aux produits phytopharmaceutiques

[2] Le rapport complet de l’enquête APAChe et le rapport du laboratoire Kudzu Science A télécharger ici : http://generationsfutures.mailerlite.fr ... 432313561/

[3] Voir le site http://www.semaine-sans-pesticides.com/

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