Vladimir VELICKOVIC

les rois du pinceaux, du ciseau et de la lentille vous en mettent plein la vue !

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Vladimir Velickovic
vladimirvelickovic.com

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peintures et dessins

Vladimir Velickovic est né à Belgrade (Yougoslavie) en 1935. Diplômé de l’école d’architecture de Belgrade en 1960, il s’oriente vers la peinture et réalise sa première exposition personnelle en 1963. Il obtient en 1965 le prix de la Biennale de Paris, ville où s’installe l’année suivante et où il vit et travaille aujourd’hui encore. Il est révélé dès 1967 par une exposition à la galerie du Dragon et apparaît aussitôt comme un des artistes les plus importants du mouvement de la Figuration narrative.

Témoin, dans son enfance, des atrocités commises par les nazis en Yougoslavie, il a été marqué pour la vie, et il a voué sa peinture à la représentation du corps. Déchiré, mutilé, secoué par des douleurs atroces, voué à d’épuisantes courses sans issue, éventuellement métamorphosé en chien ou en rat, le corps de l’homme est un champ d’investigation inépuisable pour Velickovic.

La découverte des tableaux de ce peintre à la renommée internationale est troublante : paysages désolés, horizons bouchés, visions de guerre et de carnage, gibets, pendus, crochets, rats, rapaces, chiens aux muscles bandés forment un univers macabre et agressif, où les représentations du monde et du corps humain sont autant d’illustrations des souffrances possibles.

Vladimir Velickovic a réalisé de nombreuses expositions personnelles à travers l’Europe et reçu de prestigieux prix pour le dessin, la peinture et la gravure.

Il est chef d’atelier à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris depuis 1983. Vladimir Velickovic rejoindra à l’Académie des Beaux-Arts ses confrères de la section de peinture : Georges Mathieu, Arnaud d’Hauterives, Pierre Carron, Chu Teh-Chun, Guy de Rougemont, Yves Millecamps, Jean Cortot et Zao Wou-Ki.

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Au début des années soixante, Vladimir Velickovic détermine les thèmes qui figureront de manière permanente dans son oeuvre. Il peint des hommes ou des animaux (le plus souvent des rats ou des chiens) dont les corps sont confrontés à des situations dramatiques et terrorisantes. Il exprime ces tensions, ces sentiments de desespoir et ces malaises physiques au moyen d'une surcharge des traits ou de la matière. Il utilise principalement le noir, le gris et le blanc ponctués de rouge-sang. Depuis 1972, il réalise des séries de peintures et de dessins inspirés des photographies d'Eadweard Muybridge (série des Descentes, 1989-1991 et des Crochets, 1983-1991). Il "tente avant tout de laisser une cicatrice" dans la mémoire du spectateur du tableau.
"Petit dictionnaire des artistes contemporains" de Pascale Le Thorel-Daviot - 1996

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Poursuite Fig. XI, 1987 - Huile sur toile, 198 x 146 cm

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Poursuite Fig. XII, 1987 - Huile sur toile, 198 x 146 cm

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Descente Fig II, 1988 - Huile sur toile, 285 x 195 cm

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Descente Fig XI, 1988 - Huile sur toile, 285 x 195 cm

"C'est une épreuve de vitesse entre mes toiles et moi-même. Je fais la course contre mon tableau et il rivalise avec moi."
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"... Les éléments de base d'une peinture se trouvent profondément accrochés quelque part dans l'homme lui-même.
Le tempérament, le caractère, l'optique, la vision portée sur l'environnement, sur les événements, le bagage hérité de l'enfance, l'histoire toute bête (et méchante) qu'elle peut être et qui fait, malgré nous, partie de notre quotidien. Cette histoire que nous faisons et qui nous bâtit.
La violence en réalité, la réalité violente, était toujours pour moi une sorte de double imposé. Ce n'est pas moi qui ai choisi cela, du moins je le crois. La violence était là, présente, pesante, effrayante, en tenue de combat, en état de guerre et en état d'après-guerre.
Forte en rafales de mitraillettes et aussi forte en rafales des mots d'ordre. J'appartiens à une génération qui a joué avec la violence (et sous la violence), qui a grandi sans que ça change pour autant, et qui vit aujourd'hui toujours en retard de cette monstruosité. On se réveille avec, on se couche avec.


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Est-ce qu'on peut la rejeter, ne pas la voir, y rester insensible ?
Elle s'introduit sous la peau, elle est là, résistante, toujours renouvelée, pas très imaginative, à vrai dire, chiante.
Quoi faire ? S'occuper d'elle, vivre avec, en tout cas on ne peut pas lui échapper. Se battre avec ? Inutile de négocier. La peindre. Encore plus cruelle, plus ensanglantée, impitoyable.
La faire voir. Mettre en images cet homme décapité, anonyme, fuyant, poursuivi par différentes agressions, parfois agresseur lui-même. Toute cette peinture est un échange perpétuel d'agressions. On agresse une toile, elle renvoie l'agression en forme d'image. Entre les deux, vous essayez de vous débattre et, comme dit Alain Jouffroy, «derrière toute image, il y a une guerre réelle». Je suis entièrement dedans, dans cette guerre qui continue d'image en image. Elle me concerne, elle fait partie de mon quotidien .
Je n'essaie pas de fuir.
J'admets que la peinture peut être différente, et même à l'opposé, mais pour moi, je ne l'ai jamais considérée comme un "fauteuil confortable" selon l'expression de Matisse.
Peut-être une question d'engagement ?"


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transit

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"... Les éléments de base d'une peinture se trouvent profondément accrochés quelque part dans l'homme lui-même.

Le tempérament, le caractère, l'optique, la vision portée sur l'environnement, sur les événements, le bagage hérité de l'enfance, l'histoire toute bête (et méchante) qu'elle peut être et qui fait, malgré nous, partie de notre quotidien.

Cette histoire que nous faisons et qui nous bâtit.

La violence en réalité, la réalité violente, était toujours pour moi une sorte de double imposé. Ce n'est pas moi qui ai choisi cela, du moins je le crois. La violence était là, présente, pesante, effrayante, en tenue de combat, en état de guerre et en état d'après-guerre.

Forte en rafales de mitraillettes et aussi forte en rafales des mots d'ordre. J'appartiens à une génération qui a joué avec la violence (et sous la violence), qui a grandi sans que ça change pour autant, et qui vit aujourd'hui toujours en retard de cette monstruosité. On se réveille avec, on se couche avec.

Est-ce qu'on peut la rejeter, ne pas la voir, y rester insensible ?

Elle s'introduit sous la peau, elle est là, résistante, toujours renouvelée, pas très imaginative, à vrai dire, chiante.

Quoi faire ? S'occuper d'elle, vivre avec, en tout cas on ne peut pas lui échapper. Se battre avec ? Inutile de négocier.

La peindre. Encore plus cruelle, plus ensanglantée, impitoyable.

La faire voir. Mettre en images cet homme décapité, anonyme, fuyant, poursuivi par différentes agressions, parfois agresseur lui-même. Toute cette peinture est un échange perpétuel d'agressions. On agresse une toile, elle renvoie l'agression en forme d'image.
Entre les deux, vous essayez de vous débattre et, comme ditAlain Jouffroy, «derrière toute image, il y a une guerre réelle». Je suis entièrement dedans, dans cette guerre qui continue d'image en image. Elle me concerne, elle fait partie de mon quotidien .

Je n'essaie pas de fuir. J'admets que la peinture peut être différente, et même à l'opposé, mais pour moi, je ne l'ai jamais considérée comme un "fauteuil confortable" selon l'expression de Matisse.

Peut-être une question d'engagement ? "
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Re: Vladimir Velickovic

Message par Flo »

des nouvelles peintures :

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Sans titre, 1977 - lithographie - 57,2 x 47 cm

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Sans titre, 1977 - double lithographie - 58 x 94 cm

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Sans titre, 1977 - lithographie - 57,2 x 47 cm

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Sans titre, 1977 - lithographie - 52,2 x 47 cm

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La chute, 1978 - encre de chine - 76 x 57 cm

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Crochets Fig VIII - huile sur toile - 198 x 145 cm

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Sans titre, 1998 - techniques mixtes - 103 x 66 cm

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Corps, 2007 - encre - 103 x 66 cm
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fredo
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Re: Vladimir Velickovic

Message par fredo »

ouais, je crois que j'aime ...
je crois que j'aimerai voir ! :|

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Re: Vladimir Velickovic

Message par Flo »

il a exposé l'an dernier à l'Arc au Creusot. Il y en a une que j'aurai bien embarqué ! mais elle faisait 5 à 6 m sur 2,50 m... ça ne tenait pas dans le camion :D
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Guil
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Re: Vladimir Velickovic

Message par Guil »

C'est superbe.

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