Tomy UNGERER

les rois du pinceaux, du ciseau et de la lentille vous en mettent plein la vue !

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Tomy UNGERER

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Né en 1931 en Alsace, ayant subi l’Occupation nazie de plein fouet, Tomi Ungerer se voit qualifié de "pervers et subversif" sur son livret scolaire en 1950. Il quitte la France six ans plus tard pour embrasser un succès américain puis international comme dessinateur. Considéré par certains comme un emmerdeur de première, il est aux yeux d’autres un artiste humaniste insatiable. Prises de position politiques et coups de gueules hilarants ou meurtriers lui valent de compter peut-être autant d’ennemis que d’admirateurs. Aujourd’hui devenus introuvables aux Etats-Unis pour cause d’éclectisme suspect – de la littérature enfantine à l’érotisme le plus cru – ses livres, et leur succès, l’ont quelque peu réconcilié avec son pays natal qui l’a pourtant longtemps boudé. Illustrateur aux pieds bien plantés sur la terre, il fut un temps fermier au Canada avant de partager sa vie entre l’Irlande et la France. Cultivant à la fois complexe d’infériorité et curiosité passionnée et entière d’autodidacte, Tomi Ungerer multiplie les manières de mener sa barque. Pestant en alsacien après la réceptionniste de l’hôtel (qui nous a fait poireauter par erreur), il sirote maintenant quelques mignonnettes de whisky pour "soigner sa bronchite".

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Affiche, 1976
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peintures du Flo Aux Arts! etc.

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entrevue avec l'œil électrique 1/2

On peut dire que votre travail a été marqué par un engagement plutôt politique dans les années soixante et plutôt humanitaire dans les années soixante-dix à quatre-vingt. Qu'en est-il de votre engagement dans les années quatre-vingt-dix et à venir ?
C'est juste, j'ai fait beaucoup d'ouvrages engagés. Mais maintenant, le monde est devenu un peu blasé. Les gens ont tout vu. Même lorsque j'ai sorti, il y a dix-huit ans, un livre, prophétique d'ailleurs, pour dénoncer la guerre atomique et tout ce qui s'y rapporte. Les gens qui ont acheté et achètent ce livre sont acquis d'avance.

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Vous avez l'impression de prêcher des convertis...
C'est pour cela que, depuis une bonne dizaine d'années, je préfère faire des actions ancrées dans le réel. Par exemple, quand je participe à une campagne pour le sida, le fric doit rentrer. Nous avons pu acheter cinq appartements pour les sidéens et la Ville de Strasbourg a financé la distribution de 100 000 préservatifs. Et nous avons reçu le président de la Croix Rouge française que j'ai décoré d'un grand préservatif à la fin de mon discours (rires). Je fais aussi des affiches pour Amnesty International. L'engagement n'a pas changé, mais je préfère avoir des résultats. C'est comme pour la culture yiddish dont la langue vient de l'alsacien et qui était la langue des Juifs dans toute l'Europe. C'est une superbe langue. Mais les gens qui la parlent encore ont soixante ou soixante-dix ans. Donc, il faut la sauver comme on sauve l'alsacien. Personnellement, j'ai vécu un assassinat culturel en France. La France nous a interdit notre langue, notre culture. On ne peut pas vivre sur le passé ; il ne faut pas oublier mais il faut continuer. Nous avons un camp de concentration en Alsace. Quand je retournais dans ma région avec mes enfants, nous allions une fois par an au camp de concentration pour qu'ils sachent ce que c'est qu'une chambre à gaz. Parce que nous, pendant la guerre, on savait que ça existait puisqu'on nous menaçait. J'ai encore de vieilles affiches disant "qui n'obéit pas à la loi, sera renvoyé dans le 'Konzentrazionslager'." Le mot était sur l'affiche, donc on ne peut pas dire que les gens ne savaient pas.

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Dr Strangelove, 1964 - dessin à l'encre de Chine et lavis d'encres de couleurs sur carton - 90 x 69,8 cm

Vous restez malgré tout optimiste ou…
Je n'ai jamais été optimiste. Je suis existentialiste. Le désespoir est une forme d'énergie. On ne peut pas changer le monde, on ne peut pas changer le sida mais on peut quand même faire quelque chose, non ? Mon grand plan maintenant, c'est de commencer l'éducation dès l'âge de trois ans, dès le jardin d'enfants, dans toute l'Europe. Et non pas à l'âge de six ans. Et d'avoir des ouvrages qui enseignent le respect mutuel aux tout petits, tous les ouvrages bilingues, arabe-français par exemple… Il n'y a aucune raison que là où il y a 50% d'arabes, les petits français n'apprennent pas la langue du voisin. Il y a quelque chose à faire, peut-être qu'il y aura des résultats, on verra dans deux ans, trois ans : les membres du Conseil de l'Europe m'ont nommé ambassadeur afin que j'aie un titre pour mener ceci à bien. Je viens de présenter ce plan au Ministère de l'Education Nationale, je dois vous dire que c'est bien parti.

Vous avez le titre, mais avez-vous des moyens réels pour agir ?
J'ai des moyens réels, c'est-à-dire le moyen de faire passer ça dans tous les pays de la Communauté Européenne. L'idée du livre réalisé pour ce projet a été adoptée à l'unanimité par le Conseil de l'Europe, c'est déjà un départ.

Vous évoquez souvent votre complexe d'infériorité... Vos nombreuses activités sont une manière de le conjurer ?
On ne s'en débarrasse pas : plus j'ai du succès dans la vie, plus mon complexe d'infériorité me… Vracs (titre d'un recueil d'aphorismes paru dernièrement) a été traumatique. Il y a trois mois, mon éditeur m'a envoyé les épreuves. J'ai pas eu le courage de les lire. J'avais peur. C'est seulement là, en dernière minute, que j'ai lu. J'étais paniqué, j'ai fait des corrections… j'ai pas de bachot, j'ai rien... Un livre pareil, c'est un strip-tease jusqu'à l'os : ma femme va me démolir (rires). Tant pis, je l'ai fait ! Je suis responsable, que je le veuille ou non. Il faut continuer. C'est une espèce de fausse modestie, mais mes livres me plongent dans un embarras. Il faudra qu'on me dise dix fois que mes pensées valent quelque chose pour que j'ose y croire. Heureusement d'ailleurs : du moment où on se prend au sérieux on est foutu... ce qui n'empêche pas le travail sérieux.

C'est d'ailleurs ce que dit à votre sujet Percy Adlon (réalisateur allemand et ami de Tomi Ungerer - Bagdad Cafe est sans doute son film le plus célèbre) dans un des films qu'il vous a consacré…
C'est amusant d'ailleurs, parce que j'ai attendu six mois pour regarder ce film. C'est ma femme, le soir du nouvel an qui a exigé qu'on le regarde ! J'avais une trouille terrible… mais c'était vraiment bien fait. Ma femme ne voulait pas avoir une équipe en permanence chez nous, il n'a donc filmé qu'avec une toute petite caméra stylo ! Et finalement, je le trouve très réussi. Le seul problème, c'est qu'il faisait trop beau. On était obligé de filmer à 5 heures du matin ou à huit heures du soir pour avoir du brouillard, parce qu'en Irlande, merde, ça ne va pas quand il fait trop beau (rires).

Vous avez eu d'autres expérience avec le cinéma ?
Ah oui, énormément : j'ai travaillé avec Stanley Kubrick, sur le graphisme des titres de Dr Strangelove (Docteur Folamour) par exemple… avec Otto Preminger… alors là, il y a un livre entier à écrire sur toutes mes effrayantes aventures avec Hollywood ! J'ai fait aussi un petit livret sur le film Monterrey Pop, le festival avec Jimi Hendrix, etc. C'étaient les grandes années 60 !

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Black Power/ White Power, 1967 - affiche, reproduction offset - 49 x 71 cm

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Eat, 1967 - affiche, reproduction offset - 68 x 53 cm
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entrevue avec l'œil électrique 2/2

D'autres documentaires vous ont été consacrés...
Oui, peut-être une cinquantaine… régulièrement aussi pour les écoles. Percy Adlon a dû en faire 3 ou 4 sur moi, en retrouvant même des images que j'avais oubliées. Il m'a filmé en train de passer des poupées Barbie à la poêle… c'était dans les années 60, maintenant c'est à la mode, tous les grands restaurants font ça !(rires) Je dois dire qu'une grande partie de mon succès, c'est grâce à la télévision.
Il faut dire également qu'il y a des listes noires, il y a des gens que j'ai offensés mortellement. Vous connaissez Greenaway, le cinéaste ? La revue Vogue française a voulu faire une interview de Greenaway, et elle lui a dit : "Vous pouvez choisir la personne que vous voulez pour vous interviewer." Et Greenaway a dit qu'il voulait que ce soit Tomi Ungerer. On lui a dit : "Non, tout le monde, mais pas Tomi Ungerer." Parce que j'ai eu des démêlés avec des gens, je deviens souvent physique… quand je gueule, je gueule et quand je prends quelqu'un par la cravate, c'est comme ça… je ne me suis pas fait que des amis dans certains milieux. Bon, ça change un peu avec votre génération, c'est complètement différent. Je me souviens l'année dernière, pour SM (recueil de dessins sur le thème du sado-masochisme paru en 1999), au printemps, j'ai fait des interviews, et les trois-quarts, c'étaient des jeunes comme vous, moins de trente ans. Mais j'ai laissé derrière moi des traces, et j'ai dit tellement de choses sur la France à une époque : il y a un programme de télévision où je me suis bagarré, c'était effrayant, alors ils ont utilisé ça, ils l'ont appelé Ungerer en colère, et du coup, il y a des gens qui disent qu'un type comme moi, on n'y touche pas. Un type comme Pivot ne m'a jamais interviewé par exemple… il se dit peut-être que je risque de lui foutre une baffe dans la gueule ! (rires) La première interview que j'ai eue à FR3 il y a au moins trente ans, la nana en face de moi était tellement connasse que je me suis levé pour lui foutre une baffe… ils ont dû interrompre le programme, les ingénieurs du son et les techniciens ont dû me sortir du studio. Je lui disais : "Ecoutez, une connasse comme vous, ça n'a rien à foutre à faire des interviews ! Mais vous" êtes la maîtresse du patron ou quoi, qu'est-ce qui se passe ici ?" Curieusement, j'ai retrouvé l'ingénieur du son il y a quelques années... il m'a dit : "Vous vous rappelez, c'est moi qui vous ai tiré du studio !

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Le Géant de Zeralda, 1967 - dessin aux lavis et encres sur papier cartonné - 50 x 28 cm

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Le chapeau volant, 1970 - dessin à l'encre de Chine et aux lavis d'encres de couleurs sur papier calque - 30,2 x 24 cm

Vous pensez que c'est pour ça que votre travail n'a pas été autant publié en France ?
Je ne sais pas en fait… je sais juste que j'ai eu du mal à trouver des éditeurs. Ce qu'il y a aussi en France, c'est que moi, je suis très diversifié, tous mes bouquins sont différents. Et les Français aiment bien pouvoir dire, quand ils voient un Sempé : "Ça, c'est un Sempé, c'est untel." Le Français, ça le perturbe quand quelqu'un sort des choses complètement différentes les unes des autres. Bon, c'est un peu le cas partout, mais c'est pas le cas en Allemagne par exemple. SM, ici, ça n'a pas du tout marché. Les gens se disent : "Ah ben, non, ça fait des années que j'achète des livres de Tomi Ungerer pour enfants, je vais quand même pas acheter ce SM !"

Comment articulez-vous votre travail, entre les publications pour enfants et celles pour adultes ?
En Amérique, je suis grillé. Il y a sept ans, j'étais encore sur la liste noire arrêtée par le FBI et renouvelée à l'époque de Reagan. Même mes livres pour enfants étaient interdits dans les bibliothèques à cause de mes prises de positions politiques. Car n'oublions pas que je suis arrivé aux Etats-Unis à l'époque de la ségrégation suivie de la guerre du Vietnam. Là où j'ai vraiment signé mon arrêt de mort, c'était devant la convention rassemblant quelque mille deux cents bibliothécaires de livres pour enfants. On m'a attaqué en me disant que puisque je faisais des dessins érotiques (à l'époque je venais de sortir Fornicon), je n'avais pas le droit de faire en même temps des dessins pour enfants. Ce à quoi j'ai répondu : "Si les gens ne baisaient pas, il n'y aurait pas d'enfants et vous seriez sans travail." Et ça, ça m'a grillé.

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Etes-vous encore aujourd'hui censuré aux Etats-Unis ?
Là bas, je n'existe pas. Je n'ai pas d'éditeur américain et le dernier, avec lequel j'ai collaboré pendant deux ans, a fait faillite. A partir du moment où vous êtes sur la liste noire, on ne parle pas de vous. Même si vous avez une actualité. Et là, je vous recommande de lire Chester Himes, qui a passé dix-huit ans dans les geôles américaines et dont on vient à peine de publier Harlem Cycle de neuf volumes en Ecosse. Pour moi, c'est le James Joyce noir, mais il n'existe pas aux USA.

Savez-vous quelle perception ont les gens de votre travail dans d'autres pays ?
Non, pas vraiment. Parce que vous savez, je pense que le sourire est international, de même que la satire. J'ai une grande affinité avec les Juifs, car ce sont eux qui m'ont reçu à New York. Seulement, le jour où j'ai dessiné un arabe avec une étoile jaune et un croissant en dessous, je me suis attiré beaucoup d'ennuis. Tout à coup, j'étais devenu antisémite parce que je disais des vérités.

La satire sociale, qui a toujours été une constante chez vous, existe aussi dans vos livres pour enfants...
Oui, oui, oui, dans tous mes livres pour enfants, il y a de la satire sociale. Et je reprendrai ce slogan concernant mes activités au Conseil de l'Europe : "Tous différents, tous égaux". Pour moi, c'est simple : je n'ai besoin ni de religion, ni de Bible. Seule compte la Déclaration des Droits de l'Homme accrochée dans mon bureau.

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Affiche pour le Jazz Festival de Zurich, 1980 - reproduction offset - 59 x 33 cm

Avez-vous encore travaillé dans la presse depuis vos collaborations au Monde, au New York Times ou à l'édition américaine de Playboy ?

Non, pratiquement jamais sauf les articles que j'écris sur l'éducation ou des sujets comme ça dans le milieu rhénan (en allemand et en français dans Seize ans d'Alsace, par exemple). Dans un journal, tu peux faire des super dessins chaque semaine ou chaque mois. Mais je ne veux pas devoir faire des choses parce qu'il y a un rythme. Je n'aime pas avoir le couteau sous la gorge même si, dans les années 60, c'est dans la presse américaine que j'ai acquis une certaine notoriété. Je préfère publier mes dessins dans des livres.

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Peut-on vous considérer comme un provocateur ?
Je suis provocateur. Il faut réveiller les gens. Chaque fois que je me vois dans le miroir, je me provoque. J'ai pas envie de me voir mais je suis bien obligé de me raser (rires).

Quelles limites, s'il en faut, doit-on avoir dans la provocation ?
Je pense qu'il n'y a pas de limites tant qu'on veut arriver à une chose : mes dessins doivent refléter mon opinion. Le choc produit doit faire passer une opinion qui est basée sur un sens de la justice et une horreur de la violence. Evidemment, quand je montre la violence, même dans les livres d'enfants, on me le reproche. Pourquoi montrer aux enfants les horreurs de la guerre ? On en revient à ce que je disais sur le fait de montrer un camp de concentration à mes enfants.

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Je me rappelle avoir vu, en 1993, une exposition de votre collection de jouets. Que représentent ces nombreuses collections d'objets divers que vous avez effectuées ?
Je suis un socialiste pratiquant : je collectionne et puis je donne. J'ai collectionné des jouets pendant des années, j'ai donné ça à la Ville de Strasbourg. Et aussi tous les originaux de mes livres, ça va à la Ville. Mes enfants sont d'accord pour que je lui donne aussi toute ma bibliothèque. Bon, j'ai collectionné parce que j'ai des intérêts multiples. A une époque, j'étais le spécialiste mondial du cerf-volant. Puis un jour, j'ai tout brûlé et je n'en ai plus jamais fait. Je suis marqué par le fait que je n'ai pas de bachot, ni d'éducation. Or ça m'a donné une liberté. En nettoyant les toilettes publiques de Marseille, en m'engageant dans l'armée, en travaillant sur des bateaux, j'en ai bien plus appris. Je suis artisan, moi, je ne suis pas dans l'informatique. Maintenant, je suis foutu, mon dos... je suis handicapé, à 70 ans. Dans mon atelier, les sculptures, c'est fini. Je faisais des pièces pour mon tracteur. J'ai pas mon permis de conduire, mais je réparais les automobiles. Maintenant tout ça, c'est de l'électronique. Alors que moi, je fais mes meubles, j'aime le bois, j'aime toutes ces choses-là. J'ai eu tout le temps d'étudier, que ce soit la botanique, l'anatomie, la minéralogie, la géologie, etc. Dès qu'on s'intéresse à quelque chose, on commence à collectionner. Si tu t'intéresses à la botanique, il y a les herbiers. Mes collections de fossiles et toutes les autres, où vont-elles aller ? Si on a une bonne collection, il faut qu'elle aille à la société. S'il n'y avait pas de collectionneurs, il n'y aurait pas de musée. J'ai sorti le livre sur mon enfance nazie (notamment sur "l'enseignement" en Alsace sous l'Occupation) : des boîtes, des boîtes et des boîtes de documents, une collection unique que j'ai donnée au musée de la Déportation. Il faut que ça serve à quelque chose. Maintenant, je suis arrivé à cette liberté : depuis trois ou quatre ans, je ne collectionne plus rien. Je ne vends pas, je préfère donner. Une trentaine d'expositions sont organisées dans le monde entier tous les ans. Et chaque fois qu'il y a une exposition, mes livres se vendent. Il y a aussi un côté rationnel à ça. On donne pour recevoir - enfin donner c'est quand même plus marrant que recevoir, quoique recevoir c'est quand même pas mal aussi…

Bibliographie et expositions sont plutôt conséquentes : en France, Tomi Ungerer publie notamment ses histoires pour enfants à L'Ecole des Loisirs, et ses dessins et aphorismes au Cherche Midi. Fatras, paru en 1991 aux éditions Vents d'Ouest, donne un bon aperçu de l'ensemble de son travail.

Par Achraf Reda, Morvandiau. / L'œil électrique #16 - 2000

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Un regard intéressant de Thérèse Willer :
L’œuvre satirique de Tomi Ungerer
à lire sur caricaturesetcaricature.com

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Autoportrait de Tomi Ungerer, sd.
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J'ai le souvenir d'avoir vu cette expo à Chalon il y a de nombreuses années. Pour ceux qui peuvent aller vers Strasbourg, ne manquez pas cette événement :D

exposition
Les années canadiennes de Tomi Ungerer 1971-1975
Here Today, Gone Tomorrow

du 1er avril au 8 août 2010
signature du catalogue par Tomi Ungerer le samedi 24 avril


Musée Tomi Ungerer - Centre International de l'Illustration
2 avenue de la Marseillaise Villa Greiner 67000 Strasbourg



présentation
D’avril à fin juillet, le public découvrira au premier étage du musée, une exposition exceptionnelle entièrement consacrée aux dessins que Tomi Ungerer a réalisés alors qu’il vivait en Nouvelle Écosse au Canada (1971-1975). C’est la première fois que l’un des aspects fondamentaux de son œuvre graphique, le dessin d’observation, est montré au Musée Tomi Ungerer. Les dessins originaux de deux ouvrages qui témoignent de cette période, Slow Agony et Nos années de boucherie, ainsi que des sculptures et des panneaux réalisés en bois de récupération formeront l’essentiel du parcours.

En 1971, Tomi Ungerer et sa femme quittent New York et une vie qui ne leur convenait plus. Ils achètent et retapent une maison à Lockeport en Nouvelle Écosse et débutent une existence aux antipodes de leur vie new-yorkaise : ils élèvent moutons, oies, lapins, cochons, etc. et font l’apprentissage de l’abattage des animaux.

Tomi Ungerer continue à publier des livres pour enfants mais l’observation de son quotidien au Canada donnera lieu au début des années 1980 à la publication de deux ouvrage : Slow Agony et Nos Années de boucherie [Heute hier, Morgen fort – Far out, isn’t far enough]. Le premier ouvrage regroupe des vues de son environnement et montre la destruction de toutes choses par le temps. Il a réalisé ces dessins entre 1976 et 1982 en grande partie à partir de photographies qu’il a prises. Nos Années de boucherie est le récit [repris et réécrit ultérieurement dans Acadie] de la vie de l’artiste en Nouvelle Écosse illustré de nombreux dessins et croquis réalisés lors de son séjour.

Le parcours de l’exposition, qui présente une centaine d’œuvres, débute, au premier étage du musée, par un espace d’introduction qui situe le contexte sociopolitique américain de la fin des années 1960 et les raisons du départ des Ungerer pour le Canada, à travers ses grandes affiches contre la guerre du Vietnam ou le ségrégationnisme racial ainsi que par des dessins satiriques sur la politique américaine. Toujours dans ce même espace, le contexte social, biographique et l’habitat de l’artiste au Canada sont situés. Le public peut ensuite découvrir les grands formats (pour certains inédits et peu montrés) de la série Slow Agony mais aussi la faune et la flore de la Nouvelle Écosse, le quotidien de l’artiste, ainsi que des sculptures et des panneaux de bois réalisés à partir de bois récupérés ou encore les carnets de croquis de Tomi Ungerer et ses influences. Un espace met en exergue ces dernières et présente quelques planches naturalistes du Musée Zoologique et des planches de l’herbier du fonds Oberlin du Musée Alsacien.

Un film réalisé par Percy Adlon en 1974 au Canada, Landleben, sur cette période de l’œuvre de Tomi Ungerer, est diffusé pendant la durée de l’exposition.
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