Gérard GAROUSTE

les rois du pinceaux, du ciseau et de la lentille vous en mettent plein la vue !

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Gérard Garouste

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Garouste devant un futur carton de tapisserie - Photo Michel Moine, oct.2005

Né le 10 mars 1946 à Paris.
Vit et travaille à Marcilly-sur-Eure.
De 1965 à 1972, il est élève des Beaux-Arts de Paris.
Il y a peu appris, dit-il, et perdu beaucoup de temps.
La découverte de Dubuffet et de l’art brut lui inspire ses premiers dessins. Il étudie les dessins d’Alechinsky, puis converti par Duchamps, entre dans ce qu’il appelle «ma période conceptuelle». «J’en suis sorti, explique t’il, à la fin des années 70, en partie sous l’influence de Chirico... J’ai été ébahi par ses tableaux, ses vues de Venise, ses faux Guardi, ses natures mortes. La période métaphysique m’intéresse infiniment moins que cette époque-là de son oeuvre... Il m’est alors apparu que Chirico m’aidait à sortir du modernisme parce qu’il me libérait de Duchamp et de Picasso. Non pas que je n’admire pas Picasso : c’est un génie évidemment, le génie de ce siècle. Mais rien ne pousse à l’ombre des génies. Quand je vois Picasso, j’ai envie de l’admirer et de renoncer à peindre. Quand je vois Chirico, j’ai envie de peindre. Voilà toute la différence.
Picasso a su tout tenter et tout réussir. Il a joui de la liberté absolue. Mais la liberté désormais ne permet plus rien. Mieux vaut une prison étroite. Je préfère désormais m’enfermer dans des limites serrées plutôt que de me perdre.»

Propos recueillis par Philippe DAGEN - Le Monde, 11 et 12 août 1991


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Colomba, 1981 - huile sur toile - 250 x 300 cm


Aujourd’hui, il pratique la peinture à l’huile, la gouache, la gravure, la sculture : Gérard Garouste considère que ces différentes techniques s’épaulent et se prolongent les unes les autres.

«Parce qu’il aime changer d’atelier chaque fois qu’il change de discipline et qu’il pratique ensemble la peinture à l’huile, la gouache, la gravure et la sculpture, Gérard Garouste habite depuis près de dix ans [l’article date de 1991] une grande bâtisse dans un parc, en lisière d’une forêt entre Beauce et Normandie. Dans la maison - ce que l’on nommait autrefois «maison bourgeoise» ou «maison de maîtres» - ses œuvres occupent l’entrée, le salon et deux pièces, l’une pour l’eau-forte, l’autre pour la gouache. Dans le parc, il a d’abord fait construire un atelier pour peindre, puis quand il a cédé à l’envie de la sculpture, un second, plus moderne et monumental où, en février dernier, il a déménagé ses toiles afin de les continuer à l’abri de la poussière et des outils coupants du forgeron et du modeleur.
Lui rendre visite, c’est aller d’un bâtiment à l’autre, traverser et retraverser le jardin plusieurs fois afin de se convaincre par l’expérience de la vérité du principe que Garouste se plaît à affirmer avec force : chaque technique nourrit la pratique des autres. Sur le cuivre, il s’aventure à la recherche d’un dessin qui doit, plus tard servir à esquisser un tableau.


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L'antipode / La ville mensonge
1999/00 - huile sur toile - 130 x 90 cm

«Ce que j’expérimente actuellement dans mes gouaches, où les figures sont plus nettes, plus réalistes presque, passera dans ma peinture l’année prochaine, peut-être, et dans mes sculptures dans deux ou trois ans. Entre mes différentes techniques, il n’y a pas de rupture. Elles s’épaulent et se prolongent les unes les autres.»


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La prostituée aux anamorphoses, 1999/00 - huile sur toile, 89 x 116cm.
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Le vol du Grison, 1998 - huile sur toile - 195 x 130 cm

Sur sa technique, Garouste est intarissable. S’étant convaincu que les couleurs vendues en tubes par les marchands n’étaient que de «la mousse à raser», il entrepris de fabriquer les siennes. Avec des poudres qu’il achète en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne et des huiles savamment dosées, il fabrique ses pigments. «Comme je ne suis pas chimiste, j’ai employé une assistante chimiste qui m’a aidé à déterminer ce dont j’avais besoin - une huile dont le rapport entre fluidité et viscosité me convienne d’abord. Nous avons fait toutes sortes d’expériences - il désigne des rubans de toile couverts d’échantillons classées par nuances et textures - afin d’améliorer la qualité des éléments de base. Les couleurs dont je dispose désormais comparées à celles du commerce, sont comme des prototypes de Formule 1 par rapport à des voitures de série.»

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Ces précieux produits sont enfermés à l’abri de la lumière dans de longs cylindres de métal terminés par un bec, très semblables à des clytères, rangés sur une sorte de ratelier.
Il regarde ses toiles. «Ce serait plus commode de l’oublier et de le croire à tabuala rasa. Mais ce dont je ne veux plus, c’est précisément des facilités du vocabulaire moderne. Plutôt que d’exposer mes tableaux je pourrais exposer un chevalet couvert de tâches ou mon tablier de peintre. Ce serait moderne sans doute. Mais ces astuces, de nos jours, c’est du snobisme et de la bêtise. Que Duchamp l’ait fait, je trouve son geste admirable. Que d’autres le fassent encore si longtemps après, non. Ce n’est plus qu’un coup facile, l’académisme d’aujourd’hui...»

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Dans sa pièce à graver, où il faut s’insinuer entre les tables, les presses, les cuvettes et les cartons à épreuve, l’artiste laisse le visiteur se perdre dans l’étude de liasses d’états successifs de ses eaux-fortes, la plupart retouchées à la gouache et annotées. Fixé à un chevalet, une édition de Dante ouverte au premier chant de l’Enfer. «Je travaille à partir de Dante et de l’Ancien Testament. Ce sont mes fils conducteurs, ceux qui fondent ma logique personnelle... Mais ça, ça me regarde. Il n’est pas nécessaire de le savoir.»


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Le masque, 1998 - huile sur toile - 130 x 97 cm


« Pour moi, la peinture, c’est la pensée qui passe par la main. Je ne sais combien de fois on a annoncé sa mort. Je n’y crois pas. La peinture sera toujours recommencée, quelque part, dans un hôpital psychiatrique ou le cahier d’un enfant.»
La peinture tombée du ciel de Philippe Dagen dans le Monde du 23 09 2003


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Don Quichotte
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des portraits

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L'homme à la veste verte, autoportrait, 1984 - huile sur toile - 230 x 200 cm

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sans titre, Stéphanie, 2003 - huile sur toile - 130 x 97 cm

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le vol du fou, autoportrait, 2003 - huile sur toile - 130 x 81 cm

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sans titre, Elisabeth, 2003 - huile sur toile - 130 x 81 cm

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Tour de passe-passe, autoportrait, 2002 - huile sur toile - 130 x 97 cm

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Logique, 2007 - huile sur toile - 195 x 300 cm
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expo "les indiennes - Chalon, 1991

Gérard Garouste, artiste post-moderne, peint délibérément "le nu, le paysage et la nature morte".
Il a assimilé les avant-gardes et entend faire face à l'histoire de l'art. Il se confronte à cette "connaissance" et parle de métier, se réfère aux maîtres anciens. Il représente des scènes bibliques ou mythologiques. Il associe quelquefois des sculptures à ses grandes huiles sur toile en clair-obscur. Il peint des personnages tourmentés, fuyants. Depuis 1985, il s'inspire de La Divine Comédie de Dante ou peint des Indiennes, de libres toiles écrues soulignées au pinceau noir.

Petit dictionnaire des artistes contemporains de Pascale Le Thorel-Daviot - 1996

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Phlegyas, Dante et Virgile, 1986

"De plus en plus je cherche l'intemporalité. Les processus d'avant-garde m'agacent, et le jeu du peintre le plus traditionnel possible qui consiste à faire son autoportrait, à prendre un modèle, à s'inspirer du paysage, je le prends comme une philosophie, un peu comme Gandhi qui se faisait ses propres vêtements avec son rouet."


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sans titre, 1990

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R13M51, 1986/87 - huile sur toile - 200 x 235 cm
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Re: Gérard GAROUSTE

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quelques peintures nouvelles...

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Isaïe d'Issenheim, 2007 - huile sur toile - 260 x 410 cm

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Chien méchant, 2007 - huile sur toile - 160 x 195 cm

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Secret de famille, 2006

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Chartres, 2007 - huile sur toile, 270 x 320 cm
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Re: Gérard GAROUSTE

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une vidéo découverte sur le site du centre Georges Pompidou :

Entretien avec Gérard Garouste
Gérard Garouste décrypte son tableau exposé dans Traces du sacré : Passage (Autoportrait)

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Passage (Autoportrait), 2005 - huile sur toile - 260 x 205 cm
collection particulière
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