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Sans Titre Fixe

Publié : 11 nov. 2015 00:34
par Flo
De 2004 à 2006, avec des amis de “Sneakers“ et de la librairie associative “Et après pourquoi pas ?“, il nous a prit l'idée farfelue de faire une feuille de choux. Du noir et blanc bien sûr question de standing, en format A3 recto-verso, classieux... :cool:
Son titre ? aucun. Ou plutôt une myriade... puisqu'il change constamment de nom...

Bon je posterai les autres numéros plus tard, j'ai un dessin du jour à faire cette nuit :lol:


morceaux choisis :


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édito

La délation est apparemment bien vue ces derniers temps, d’où le désir de créer un journal anonyme.
L’ennui avec l’anonymat, c’est qu’on passe inaperçu (et ça, croyez moi, c’est très très frustrant...). Nous avons donc opté une solution mi-figue, mi-raisin :
A chaque numéro un nom différent.
Aujourd’hui CARNEE, demain CHILI-CON ?
S.T.F. - Sans Titre Fixe - vous souhaite une bonne lecture...

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Dimanches, messe des urnes

Nous allons bientôt exercer notre devoir de citoyens : voter.
Déposer au fond d’une urne ce papier qui sera vite recyclé... du moins aussi vite que les programmes présentés. Il ne faut pas croire que les élections ne servent à rien : elles nous permettent de rythmer notre vie de zombies, de consommateurs elles font de nous des consomm’acteurs. Nous ne choisissons plus un nouveau portable ou une nouvelle télé, nous choisissons un individu qui, par son éloquence, nous convaincra qu’il peut agir pour nous, pour notre bien, nous débarrassant de ce pesant fardeau qu’est la pensée !

Du fin stratège au bon-français-d’en-bas, chacun trouve une raison de choisir l’un plutôt que l’autre. De la politique, il ne reste que du politique : un feuilleton où chaque épisode enclenche inexorablement l’épisode suivant. Quelques rebonds dans l’histoire, parfois des surprises, les aventures de nos décideurs sont impressionnantes de fluidité et de continuité.

Un zeste de Pétainisme, un soupçon de Gaullisme, une poigne de Thiers, tout ce qui peut exacerber notre fibre patriotique-nationaliste-individualiste-dogmatique- expansionniste... s’avère valable, jouable. Le jeu - amuser tout-un-chacun, nous occuper le temps qu’il faudra afin de ne - surtout - rien changer.

Il s’agit bien là du fond du problème : les choses sont bien comme elles sont. Une élite face à la masse. Les riches vivent mieux que nous, nous vivons mieux que les pauvres, les pauvres des pays riches vivent mieux que les pauvres des pays pauvres et ainsi de suite. Cette évidence, tout le monde la perçoit, mais elle nous semble tellement inébranlable que nous baissons les bras avant même de lever le poing.

Remettre en cause notre société, c’est d’abord oser imaginer par soi-même le monde dans lequel nous aime- rions vivre, c’est accepter de l’autre des idées qui ne sont pas nôtre afin de les confronter, les tester, les valider ou les rejeter.

Remettre en cause notre monde, c’est accepter l’inconnu, c’est savoir qu’on ne ne sait rien et que plus on découvrira, plus on aura à découvrir.

Notre force est notre faiblesse : nous sommes nombreux. Nous avons tous notre chapelle, nos idées, nos préjugés... Nous nous devons d’aller à la rencontre de l’autre, nous devons reprendre possession de l’espace public, réapprendre à parler, à penser, à partager...

Se regarder dans un miroir - qui sommes-nous ? Quelle vie avons nous ? Retourner le miroir. Du superficiel au paraître, quel est le vrai, qu’est le mensonge ?

Il nous faut tout redécouvrir, se tourner vers hier pour comprendre, regarder vers demain pour apprendre.
Nous allons bientôt exercer notre droit de citoyens-: exister

Florent PRUDENT, 02 janvier 2004

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EUGÉNIE. - Quoi ! réellement, mon aimable amie, l’existence de Dieu serait une chimère ?
MME DE SAINT-ANGE. - Et des plus méprisables, sans doute.
SADE “LES INSTITUTEURS IMMORAUX“



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Chronique d'un chômeur désabusé

5 janvier 2004
Je viens de recevoir un courrier venant de l’ANPE, je le tiens dans mes mains et j’ai un peu d’appréhension, une mauvaise nouvelle me dis-je tout de suite, j’attendrai un peu avant de l’ouvrir.

6 janvier 2004
De retour à l’ANPE, en cette nouvelle année et alors que nombre de «demandeurs d’emploi» sont radiés des listes, la seule nouveauté ici, c’est le changement de logo. Pour l’occasion, le papier servant à imprimer les offres a, lui-même, changé d’aspect, passant du carré jaune et bleu à de grandes pages blanches avec un trait stylisé au milieu. Avant c’était déjà écrit tout petit mais là, en plus, ça fait mal aux yeux tellement ça brille.
Bref, j’écris et pendant ce temps là je ne cherche pas de travail. Récemment, j’ai trouvé un poste à mi-temps, SMIC à 41 heures, un seul jour férié par an et les nuits qui sont payées au même tarif que les journées(1). Mais comme dit une dame rencontrée ce jour à l’ANPE : «Tant mieux que vous fassiez ce genre de travail car quand vous aurez trouvé un bon boulot, vous vous plaindrez moins».
Sur un coup de sang, je suis allé voir les offres d’emploi et j’ai trouvé la perle rare : CDI, 39 heures par semaine dans les domaines des jeux vidéo, de la photographie et de la musique. Que des trucs que je connais, enfin pas tout mais je ferais comme si ; sauf que la grande inconnue, c’est l’entreprise. Je sens que je vais me retrouver dans une boîte genre «CASH-CONVERTER» et le grand mot là-bas, comme un peu partout, c’est «polyvalence», ce qui en langage de DE (Demandeur d’Emploi) veut dire : «On vous paye peu et vous faites beaucoup et surtout vous fermez votre gueule ». Mais je vais écrire, on sera au moins une cinquantaine sur le poste mais avec de la chance, c’est moi qui aurait le job. De la “chance“, il m’en faudra après, car avoir un boulot ce n’est pas tout, encore faut-il le garder et de ce côté-là, si tu as le malheur de ne pas être aussi productif que prévu, ils arrivent à te faire craquer. Pour eux, c’est tout gagnant, ils te culpabilisent, tu démissionnes et ils en embauchent un autre qui donnera tout jusqu’à ce qu’il craque à son tour.

6 janvier, 14h07 «De retour à la maison»
Je me décide à ouvrir la lettre reçue la veille. Je suis convoqué à un entretien pour, disent-ils, faire le point sur mes démarches et définir avec moi les prochaines étapes de mon PAP (Plan d’Action Personnalisé). Ils me fixent une date, ce sera la semaine prochaine et si je ne les préviens pas, c’est écrit : «A défaut de présentation, je serais contraint conformément à la loi de vous radier de la liste des demandeurs d’emploi».
J’ai pourtant rien demandé moi, c’est un peu comme si votre médecin, apprenant par un patient que vous êtes malade, vous écrivait : «Monsieur, pour faire suite au contrôle permanent de votre santé, veuillez vous présenter la semaine prochaine à mon cabinet. Si vous ne vous manifestez pas, vous serez radié de la liste de mes patients.». Plus droit de se soigner, fini !
D’autre part dans le courrier, ils disent qu’ils m’ont envoyé plusieurs offres d’emploi, ce qui est faux mais bien sûr c’est à moi de prouver que je n’ai rien reçu. Mais où ai-je bien pu mettre ces foutues lettres que je n’ai pas reçu ? !

A bientôt, J.P.

(1) convention collective de l’hôtellerie-restauration
à lire “l‘ANPE au pays du black jack“ CQFD#7 - déc. 2003


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Musique maestro

KULARA «Fragmental remembrance, a switch of resurrection, and my hearing vanished»
CD MOLAIRE INDUSTRIE/OVERCOME

Un ami m’avait conseillé d’écouter ce disque sorti il y a quelques temps déjà. Grand bien lui en a pris, car c’est avec un plaisir certain que j’ai découvert ce groupe japonais. Sept longs morceaux, enchaînant des passages screamo bien rageurs et désespérés avec de longues plages math-rock complexes et techniques. Ce qui marque avec ce disque, ce sont les émotions distillées, allant du plus sombre (sur certains titres, la voix est tellement poignante que la souffrance est palpable... effrayant !) à des ambiances plus posées, presque légères. Le calme avant la tempête... ou l’inverse. De part sa longueur et la complexité des morceaux, ce disque demande un effort d’attention pour livrer ses multiples secrets. Mais, si le côté radiographie du mal-être vous attire, ça vaut le coup d’essayer. Camisole non fournie.

SHANTY RD «Finally» CD BCORE DISC/OVERCOME
Enchaînons avec quelque chose de plus léger, histoire de souffler un peu. Les trois espagnols de SHANTY RD nous entraînent du côté de Washington, et plus précisément chez Dischord. C’est bien vers les groupes de ce label que se situent les influences principales du trio, JAWBOX/BURNING AIRLINES et FUGAZI en tête. C’est propre, ça chante bien, c’est mélodique avec des plans grattes originaux et bien sentis, apportant une touche de personnalité plutôt bienvenue. Les neuf morceaux sont assez longs (mention spéciales au superbe instrumental ‘Outdoor’ qui clôt magistralement cet album) mais ce n’est qu’à la fin qu’on se rend compte qu’on vient de passer plus d’une heure avec ce disque. Et là, je me dis : gage de qualité, bordel !

split ALLUN/SEAU D’EAU 7“ GALERIE PACHE
http://galerie.pache.free.fr

ALLUN est un groupe italien actuellement composé de Stéphania au chant et au violon et Natalia utilisant jouets, radios, objets et autres interférences sonores. Duo iconoclaste ne laissant personne indifférent, la musique d’ALLUN navigue entre expérimentations, ambiances, bidouillages, collages... Bref, pas ce qu’il y a de plus facile à décrire, ni à écouter d’ailleurs. Le morceau sur le split s’avère assez calme, ça me semble assez représentatif de ce que j’ai pu en voir sur scène. Longue plage sonore faite de bruits divers, de craquements, d’extraits de radio, de violon, de chant presque enfantin... bien barré quoi.
On reste dans le barré, mais le barré plus conventionnel (ça devient compliqué tout ça) avec SEAU D’EAU. Au programme, clarinette alto, batterie et guitare. Musicalement, ça tire du côté des groupes de chez Skin Graft : structures pulvérisées, bordel noisy organisé, touche jazzy malsaine, tout ça soutenu par un guitariste épileptique, évidemment en pleine crise. Deux très bons morceaux qui restent bien accessibles. Un bien bon disque pour les amateurs de musique tordue.

WHAT EVER FILM s/t diy
http://versushorserecor.hp.infoseek.co.jp

Encore des japonais ? Ben ouais, j’y peux rien si la scène japonaise est une des plus variée et décomplexée du moment. Un trois titres pour ce groupe d’émo-rock hurlé. Ça commence fort, avec un instrumental bien accrocheur. Ça enchaîne avec deux morceaux chantés, ou plutôt criés, énergiques à souhaits. Pas mal d’émotion, belles mélodies, de court passages calmes, histoire d’avoir le temps de verser une petite larme et ça repart direct. C’est assez classique dans l’ensemble, mais c’est suffisamment bien foutu et honnête pour suffire à mon bonheur. Son plus que correct pour un disque diy.

THE SONS OF SATURN Red Ep diy
http://www.thesonsofsaturn.com

Quatuor lyonnais découvert sur scène, où ils m’ont bien baffé avec leur émo-rock noisy, nerveux et classieux. Sur disque, ça le fait bien aussi. Rien à faire, cette galette me fout la patate et me donne envie de gigoter dans tous les sens, tellement ça déborde d’énergie. Quatre titres qui envoient, guitare tranchante à l’assaut, basse bien ronde, batterie au taquet et chant crié de rigueur. Ça lorgne méchamment du côté de la scène nordique (qui a dit JR EWING et REFUSED ? hein qui ?) avec un petit côté AT THE DRIVE IN pour le jeu de guitare et dans certains passages plus aériens. A écouter jusqu’à l’épuisement en attendant la suite et surtout, surtout, à voir en concert.
Laurent

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“la culpabilité, c’est la graisse dans laquelle tournait l’autorité“
Terry PRATCHETT

Sans Titre Fixe #2

Publié : 12 nov. 2015 17:17
par Flo
allez hop ! on attaque le second numéro :bravo:



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édito

Ceux qui ont lu le 1er numéro ont sûrement remarqué un petit changement : le journal reste gratuit mais nous avons décidé d’en indiquer le prix de revient.
Tout ça pour faire apparaître, si besoin est, que ça coûte des thunes ! Rassurez-vous, on est pas là pour demander l’aumône, et le choix de la gratuité s’est imposé naturellement.
Mais ce choix s’avère à double tranchant : un journal gratuit, ça part plus vite qu’un journal à prix fixe ou libre (concept sur lequel nous reviendrons). L’avantage est qu’il est lu par plus de personnes. Néanmoins, pour que tout cela fonctionne et ne devienne pas un gouffre financier, on a besoin que les choses se fassent avec vous. En effet, on n’a pas forcément envie de privilégier des rapports marchands et on préfère s’en remettre à vous pour augmenter la diffusion : si le journal vous plaît, faites-le lire autour de vous, photocopiez-le, ramenez le là où vous l’avez trouvé, gravez le dans la roche, bombez le sur les murs, traduisez le dans d’autres langues, bref, faites en ce que vous voulez/ pouvez, mais ne cédez pas à la déresponsabilisation qu’entraîne trop souvent la gratuité : c’est gratos donc je peux le jeter sans me poser de questions ! Voilà, nous espérons que ce texte ne sera pas perçu comme trop moralisateur, car ce n’est pas son but. De toutes façons, on reste prêt à en discuter.

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Spleen d’un soir, au revoir. Au départ du quatre, somnambule au fond du lit, je nie l’être qui se défait, qui se dénie, l’être qui oublie, l’être qui ne peut, l'être qui veut, l’être sans arrière pensée ni pensée, l’être qui s’embryonne, larvé, l’être aphone qui n’ose chanter, qui n’ose découvrir le son de sa voix, qui n’ose crier afin de conjurer le sort qui s’acharne sur lui, l’être du paraître qui étouffe sous l’épaisseur de son insignifiance, l’être de l’avoir qui accumule à l’infini, sans sens, les objets par lesquels son
existence se matérialise, l’être du non-être, petite étincelle au milieu du néant qui s’efface avant même de briller.
Florent Prudent, 02 janv. 04

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«Tant qu’une nation conserve la conscience de sa supériorité, elle est féroce, et respectée ;
- dès qu’elle la perd, elle s’humanise, et ne compte plus.
CIORAN “DE L’INCONVÉNIENT D’ÊTRE NÉ“


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Faut bien remplir les trous
et pousser fort !


Début janvier, l’ANPE convoque les demandeurs d’emploi pour faire le bilan de leur PAP “Plan d’Action Personnalisé“. Inscrit comme demandeur d’emploi depuis plus d’un an, c’est la première fois qu’il me convoque. Alors me voilà !
Donc je viens de trouver un job à mi-temps et paf ils me convoquent, c’est peut être pour me radier, bref j‘y suis, je monte les escaliers de l’ANPE et me retrouve au premier. Je frappe à la porte, toc toc... et la surprise, je pensais avoir un entretien personnalisé et, en fait, on est dix.

Je repère tout de suite la personne de l’agence, c’est le type au bout de la table près du tableau. Je le connais bien car il tient souvent l’accueil lorsque je fais la permanence dans les locaux pour une asso de chômeurs.
En passant, je récupère un questionnaire. Sur la fiche, outre le nom et le prénom, il y a trois questions :
1) Cherchez-vous toujours du travail ?
2) Avez-vous besoin d’un accompagnement pour votre recherche d’emploi ?
3) Voulez-vous valider votre projet professionnel ?
Alors moi, je coche 1 parce que je cherche un autre travail et que je ne veux pas être rayé des statistiques, et le 3 parce que je veux créer une entreprise.

Alors le type reprend nos fiches et là patatras, il y en a quatre qui peuvent déjà partir car elles n’ont coché
que la 1. Elles n’ont plus qu’à faire le chemin inverse mais sans doute qu’elles n’avaient que ça à faire aujourd’hui, enfin peut-être pas cette dame qui cherche un emploi à plein temps et qui a dû demander deux
heures de disponibilité à son entreprise juste pour répondre 1 à la première question.

Bref, ça continue et il arrive à une dame d’une cinquantaine d’années qui prend la parole pour dire que c’est difficile de trouver du travail à son âge mais il l’interrompt. Il répète qu’elle est trop négative, qu’il faut avoir une démarche «positive» de recherche d’emploi.
J’interviens pour soutenir la dame et dire en parlant fort qu’il est plus difficile pour une personne de cinquante ans... mais il intervient encore et nous dit : «Ecoutez, il faut avoir une démarche active et “positiver“ sa recherche d’emploi».
Il nous donne un exemple : «Il m’est arrivé d’avoir deux personnes, même qualification professionnelle, même parcours. Elles postulent pour le même job et l’un va avoir le travail, l’autre pas. Ça montre bien que le problème c’est pas l'âge ou le manque de travail. Il y a d’autres raisons».
Alors en cœur, moi et la dame on lui dit : «Il devait y avoir un seul job, voilà la raison !»
La dame revient à la charge par rapport à ses difficultés pour trouver du travail à cause de son âge, mais il l’interrompt encore et dit : «Ne dites pas ça, souvent quand un patron vous dit qu’il ne peut pas vous prendre à cause de votre âge, c’est un prétexte qu’il donne pour ne pas vous blesser».
C’est sûr qu’en disant à quelqu’un qu’il est trop vieux, on le blesse moins.

La discussion continue et je comprends très vite que la raison première de ce rendez-vous «Après le prétexte que ça donne pour radier les gens qui ne viennent pas à la convocation» c’est de nous placer dans une des formations. Il nous vante les formations en ces termes :
«Ces deux formations sont de très bonne qualité. J’en veux pour preuve que si elles étaient mauvaises, nous les aurions supprimées. Nous sous-traitons les formations à un organisme privé car nous n’avons pas le personnel. Ces formations nous coûtent cher mais c’est le seul moyen de faire des formations personnalisées, ce que nous ne pouvons faire en interne».
Bien sûr, ce qu’il ne dit pas, c’est que les personnes qui trouvent du travail après ces formations prennent forcément la place des personnes qui ne l’ont pas fait. Le seul résultat certain, c’est que des gens vivent de ces formations.

PS : La personne de cinquante ans, je la connais et peut-être vous aussi. C’est une de ces personnes qui travaillait dans une station d’essence et qui a perdu son travail grâce aux stationsservices automatiques. Même si ça fait une personne de moins qui vit du pétrole donc de la guerre...
re-PS : En fait, j’ai mal fait de cocher la réponse 3. Valider un projet professionnel, c’est quand tu sais plus trop quoi chercher comme boulot... ça permet de te “recentrer“ sur un objectif précis.
J.P.
à lire “Carnet d’un interimaire“ - agone - 13 euros

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Musique maestro

SEVEN FEET FOUR »Departure/Arrival» CD/
LP Coalition http://www.coalition-records.com


Putain de disque !! Celui là, il n’est pas prêt de quitter ma platine. Mais, vous me direz, qu’est-ce qui peut bien encore susciter autant d’enthousiasme chez un groupe d’emo-rock, maintenant que ce style est devenu (trop) à la mode ? Ben, justement, ce qui fait toute la différence, c’est ce petit je ne sais quoi qui fait que ça rock méchamment, façon DRIVE LIKE JEHU. Neuf titres qui avoinent, avec un son à renverser vos enceintes.
L’autre grosse influence, qui transpire jusque dans le chant, c’est AT THE DRIVE-IN. Les quatre suédois de SEVEN FEET FOUR ont su s’inspirer de ce qu’il y avait de meilleur chez les Texans, à savoir l‘énergie et les mélodies. Mais ils ont aussi su éviter de tomber dans la copie au rabais, façon SPARTA.
L’ensemble du disque s’enchaîne sans temps mort et les mélodies imparables restent dans la tête longtemps
après l’écoute. Même si ça sent un peu le déjà entendu, c’est tellement efficace que ça va vous faire remuer, pour peu que vous aimiez vous faire botter le cul par une tiag bien pointue !! En plus ils joueront de par chez nous dans quelques jours (voir Agenda).

RADIKAL SATAN «Visite du soleil à Satan»
CD Les potagers natures. http://www.lespotagersnatures.free.fr


Fort d’un bon souvenir d’un concert aux Tanneries, où ils avaient sû réchauffer l’athmosphère en donnant de leur personne (hé, hé, j’en rigole encore...), j’attendais leur premier album avec curiosité. RADIKAL SATAN, c’est une formation atypique ( accordéon, violoncelle et contrebasse) qui joue une musique envoutante, vaguement dansante, un mélange entre jazz minimaliste et tango frappadingue.
Rien à voir avec du festif décérébré ou du musette à mémé, on se retrouve plutôt face à une musique intriguante, bricolée, destructurée, aux ambiances changeantes... C’est surprenant, mais on se laisse facilement bercer par la folie douce qui se dégage de ces huit morceaux. C’est même réjouissant. Pour vous en convaincre, il suffit d’écouter la reprise timbrée de «Outta my head» d’Iggy Pop.
Génialement cinglé !! La pochette est superbe et le prix vraiment mini (même si on achète pas la musique au kilo, ça fait toujours du bien au portefeuille), alors n’attends plus, mets ton entonnoir sur la tête et viens valser avec le diable !!

31KNOTS «It is high time to escape» CD
54°40 or fight http://www.fiftyfourfortyorfight.com http://www.31knots.com


Les premières notes de l’instrumental qui débute cet album m’ont bien accrochées d’entrée de jeu, me forçant à tendre l’oreille. Dès le deuxième morceau et avec l’arrivée du chant lancinant et popisant, je me suis laissée séduire par ce trio de Portland. Ce groupe dégage beaucoup de sensibilité, de fragilité...
Musicalement, c’est assez calme, posé, avec des boucles de guitare techniques, mais pas trop ( du math-rock niveau Terminale, quoi !! Arf, arf...) Ca s’énerve un peu par moment, mais rien de bien méchant, pas de quoi rendre fou vos voisins... En fait ça me rappelle pas mal KARATE, en un peu moins léthargique. Le son est nettement moins abrasif que sur le premier album et ça donne à l’ensemble une teinte plus chaleureuse. Ca passe plutôt bien sur la plupart des morceaux, mais par moment le chant part dans des envolées lyriques, et là autant dire que c’est carrément mièvre ! Même si je trouve ça abusé, je crois qu’intérieurement, je ne
déteste pas ça. J’ai juste du mal à l’admettre, mauvaise foi oblige !!
Enfin, c’est quand même bien bon de rougir de honte et de sourire comme un benêt en écoutant un disque. Moi en tout cas j’adore ça et pis ça me fait marrer...

TANG «This quietness booms about on the walls like birds in Panic» CD Emolution
records/Overcome http://www.emolution.fr.fm http://www.tang.fr.st


Ca fait un petit moment que ce disque est sorti. Assez longtemps pour qu’il soit chroniqué dans la presse «spécialisée» pour jeunes rebelles branchés MTV ainsi que dans pas mal de fanzines éminemment plus respectables. Au final toutes les chroniques sont plutôt bonnes. Alors, pourquoi apporter ma pierre à l’édifice ? Pour rien, juste parce que je fais ce que je veux, et que, justement, j’ai envie de crier à la face du monde que ce disque m’a remué les tripes dès la première écoute et que depuis, j’entretiens le mouvement à force de retours réguliers sur ma platine. Même si l’emo noise sombre, rageuse et mélancolique de TANG n’a rien de bien nouveau, moi ça me touche profondément. La faute surtout à la sincérité qui se dégage de l’ensemble. C’est clair, ça ne respire pas la joie de vivre. Mais moi la musique festive, j’aime pas ça et c’est sûrement un peu pour ça aussi que ce disque me renverse. J’ajoute qu’ils joueront fin avril dans le coin (le même soir que SEVEN FEET FOUR, putain !! voir agenda, si c’est pas déjà fait)
Laurent

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Violaine au violon
Violaine allongée sur un violon
Rêve en soufflant dans son
Chewing-gum des bulles d’évasion.
En torsadant d’un doigt ses cheveux de laine
Elle file et tire sa peine
La tête transpercée de vibrations
Envoûtant larsen qui suinte
Des murs d’enceintes de sa prison.
Zonzon. Zonzon. Zonzon.
Baissez le son ! Hurle t’elle
Le tranxène lui répond
- Ton monde est une prison !
Zonzon. Zonzon. Zonzon.
Violaine se recroqueville sur son violon
Coupable de vivre sans raison.
Dans le ronronnement logique
De l’ère informatique
Elle sait “L’Unique
Et sa Propriété “détenu par des matons
Qui la condamne aux genufléxions ?
Zonzon. Zonzon. Zonzon.
Violaine se désagrège sur son violon
Ses cellules se barrent par les fissures
De ce cube instable des lamentations
Les quatre murs l’opressent entre sol et plafond
Et la bercent en sociale régression.
Zonzon. Zonzon. Zonzon.
Violaine écoute tressauter le petit violon
Bleu délavé tatoué sur son sein gauche.
Le coeur métronome incertain ébauche
Les pulsations des fragiles quintes
Qu’elle égraine névrotique aborigène
D’une voix défunte
- Ce monde est une prison... Zonzon... Zonzon... Zonzon..
Bruno TOMERA

Re: Sans Titre Fixe

Publié : 19 sept. 2016 23:01
par Franck
Et les autres alors ? :sad:

Re: Sans Titre Fixe

Publié : 27 sept. 2016 09:39
par Flo
oups... je vais m'y mettre promis :oops:

Re: Sans Titre Fixe

Publié : 07 juin 2018 23:01
par jeromep
Promis, promis et on ne voit rien venir !

Re: Sans Titre Fixe

Publié : 08 juin 2018 22:16
par Flo
:oops: